Annabelle Jaeger est aussi membre préfigurateur de l’Agence française pour la biodiversité
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Annabelle Jaeger, membre du Comité des régions, conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur, préside l’Agence régionale pour l’environnement et l’écodéveloppement de Paca. Elle accompagne et conseille, à ce titre, les collectivités territoriales.
Courrierdesmaires.fr. Vous avez présenté au Comité des régions, le 14 octobre, un avis intitulé « Vers un accord mondial sur le climat à Paris ». Dans quel contexte ?
Annabelle Jaeger. Il est important que les villes et les régions s’expriment en amont de la COP 21. Elles sont très mobilisées depuis des années sur les enjeux du changement climatique, car elles en sont les principales actrices.
Il faut valoriser et faire connaître leur rôle. Mon avis s’inscrit dans la dynamique des avis précédents, dont un de moi en octobre 2014. J’y formulais des recommandations pour que l’Union européenne soit leader dans la lutte contre le changement climatique.
Je proposais, d’ici 2010, l’objectif de 50 % de réduction de gaz à effet de serre, 40 % d’amélioration de l’efficacité énergétique et 40 % d’énergie renouvelable. C’est plus ambitieux que ce que propose l’Union, mais de nombreuses autorités locales ont déjà mis en œuvre ces engagements.
Votre nouvel avis va-t-il plus loin ?
A. J. Alors que nous nous rapprochons de la COP 21, il est important de faire entendre notre voix. Nous reproposons donc le triptyque précédent. Nous proposons aussi que l’accord de Paris soit dynamique et réévalué tous les 5 ans.
Surtout, j’ai obtenu, à ma grande surprise, un accord sur une proposition très ambitieuse : l’objectif zéro carbone d’ici 2050. C’est-à-dire, plus d’énergie fossile dans 35 ans.
Zéro carbone en 2050, n’est-ce pas utopique ?
A. J. C’est un cap symbolique très fort. Aujourd’hui, c’est un slogan. Une forte adhésion collective est nécessaire pour qu’il devienne une réalité. Mais ce n’est pas utopique !
L’utopie est dans le camp de ceux qui pensent que l’on peut continuer sans rien changer.
Les autorités locales sont-elles entendues ?
A. J. Une demande importante à la COP 21 est que les textes reconnaissent leur rôle. Jusqu’à maintenant, elles ne sont pas citées, ou seulement parmi les parties prenantes, comme les entreprises et les ONG. Les reconnaître faciliterait l’accès aux fonds européens et internationaux.