Voiture électrique, borne
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Le soutien à l'acquisition de véhicules électriques doit être ouvert également aux zones périurbaines, ont soutenu plusieurs personnalités auditionnées par l'Assemblée nationale, dans le cadre des travaux sur le projet de loi sur la transition énergétique.
Les industriels ont appelé mercredi 17 septembre 2014 à ce que la prime à la conversion, prévue dans le projet de loi sur la transition énergétique((L'article 13-III du projet de loi prévoit que des "aides à l'acquisition de véhicules propres" peuvent être attribuées en fonction de critères sociaux ou géographiques.)) pour l'achat d'un véhicule propre en remplacement d'une voiture très polluante, ne soit pas limitée aux zones urbaines.
"Il ne va pas falloir se restreindre aux centres-villes pollués parce que les personnes qui circulent dans ces centre-villes-là, n'y vivent pas forcément", a jugé Marie Castelli, secrétaire générale de l'Avere, principale organisation des acteurs de la mobilité électrique en France, devant la commission spéciale de l'Assemblée nationale consacrée au projet de loi.
Bonus de 10 000 euros
Le projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être examiné en plénière à l'Assemblée nationale à partir du 1er octobre, prévoit dans son chapitre consacré à la mobilité propre, que le bonus écologique, qui pourrait atteindre 10 000 euros, soit versé "en fonction de critères sociaux et géographiques", notamment dans des zones où la qualité de l'air est mauvaise.
Jean-Christophe Béziat, directeur des relations institutionnelles pour l’innovation chez Renault, a, lui, souligné "la complexité" d'intégrer de tels critères sur une mesure qu'il juge positive pour le développement du parc de véhicules électriques.
Majorité des ventes en zones rurales et périurbaines
Marie Castelli a dénoncé d'ailleurs l'« idée reçue » selon laquelle le véhicule électrique serait un véhicule urbain. "On a énormément parlé de véhicule électrique en milieu urbain parce qu'il répond à la question de la pollution en ville", a-t-elle expliqué, tout en rappelant que selon les données de l'Avere, la majorité des ventes de véhicules électriques avaient lieu dans les zones rurales et périurbaines.
Cela s'explique par le fait, selon elle, que l'autonomie des voitures électriques, aujourd'hui entre 100 et 200 km, correspond aux trajets pendulaires domicile-travail dans ces zones et que l'habitat pavillonnaire, plus propice à l'installation de bornes de recharge privées, y est plus répandu.
Dans ce sens, l'instauration du crédit d'impôt développement durable pour l'installation de bornes privées par les particuliers est "très positive", a estimé M. Béziat.
Le gouvernement s'est fixé un objectif de 7 millions de points de charge sur le territoire d'ici 2030.
Au 31 juillet, le parc automobile français comptait près de 36 000 véhicules électriques (particuliers et utilitaires) sur un total de plus de 38 millions de véhicules en circulation, selon les données de l'Avere.