Nuage de termes en lien avec résilience
Faire face aux difficultés de villes ou de territoires exposés à des chocs ou connaissant des évolutions défavorables est un défi posé à la ville durable. Ce document publié sous l'égide du Commissariat général au développement durable (CGDD) s'efforce de proposer des méthodes et des outils pour gérer et construire des stratégies de résilience urbaine.
Le périmètre du projet « Villes et territoires résilients » est celui des villes et des territoires pouvant connaître des « chocs » plus ou moins brutaux : fermetures d’entreprises, difficultés économiques et sociales, risques d’origine naturelle ou accidents industriels((Ce projet n’est pas ciblé spécifiquement sur la résilience territoriale aux catastrophes naturelles ou technologiques, le CGDD ayant engagé par ailleurs un autre projet « Analyse intégrée de résilience territoriale » ayant traité spécifiquement de ce sujet.)).
Mené pour partie avec l’appui du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), ce projet s'est déroulé de 2012 à 2014. Il a bénéficié du concours des agences d’urbanisme de l’agglomération stéphanoise et de l’arrondissement de Béthune, et d’écoles : ENTPE, Institut d’urbanisme de Lyon.
Etudes de cas
Le projet s’est construit sur la base d’un cadre de référence et a conduit, dans un premier temps, à l'établissement d’une synthèse bibliographique. Il s'est poursuivi par des études de cas nationales : Feyzin (Rhône) dans la vallée de la Chimie, Saint-Étienne (Loire) et le design, le Pays voironnais dans la métropole grenobloise, Roanne et la stratégie de filières, la communauté de communes du Mené et la transition énergétique, Laval et la recomposition urbaine.
En s'appuyant sur des travaux menés par l'OCDE, le CGDD a également conduit des études de cas internationales sur la ville de Lodz (Pologne), la zone nord de la préfecture de Kyoto (Japon), la province de Limbourg (Pays-Bas) et le district d’El Bierzo (Espagne).
Confrontation des expériences
Une journée d’échange organisée par l'agence d'urbanisme de l'arrondissement de Béthune s’est tenue à Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais) en octobre 2014. L’objectif était de confronter les expériences, de susciter le dialogue entre les membres du comité de pilotage du projet et les acteurs du Bassin minier, dans une perspective de « fertilisation croisée ».
Ce document de synthèse présente le contexte dans lequel le projet « Villes et territoires résilients » intervient, celui des fragilités urbaines produites par l’urbanisation des territoires dans le contexte de la métropolisation.
Résilience urbaine, définitions
La résilience communément définie comme “[...] la capacité de retomber sur ses pieds, de garder le cap, d’assurer la pérennité d’un organisme ou d’une société, le maintien d’une certaine permanence dans un environnement turbulent” (Paquet, 2012) est une notion récente dans les sciences sociales appliquées aux territoires.
En définissant la résilience pour l'appliquer aux villes et aux territoires, en la mobilisant à bon escient, il s’agit tout à la fois de réviser les finalités et les modalités de l’action. Ceci doit être fait en composant avec la complexité ce qui implique de recourir à des leviers comme l’apprentissage, l’innovation, le développement de la coopération et de la solidarité entre les acteurs.
La résilience apporte un nouveau souffle à la ville durable, en particulier sur la façon de rendre la population actrice du devenir d’un territoire où elle vit, travaille, se cultive. La gouvernance est alors considérée sous un jour nouveau pour inclure les savoirs locaux dans la définition de la stratégie d’action. Cette ambition prend toute sa valeur lorsque les villes et territoires considérés sont en difficulté.
Une ville résiliente serait donc une ville en mouvement, capable :
– d’anticiper des perturbations, brutales ou lentes, grâce à la veille et à la prospective ;
– d’en atténuer les effets ;
– de se relever et rebondir grâce à l’apprentissage, l’adaptation et l’innovation ;
– d’évoluer vers un nouvel état en équilibre dynamique préservant ses fonctionnalités.
Un tel état devrait être décidé et construit démocratiquement, la recherche de résilience mobilisant des leviers permettant aux acteurs des territoires et de la ville de retrouver des capacités d’agir, là où les modes de faire conventionnels trouvent leurs limites.