Villes de France interpelle les candidats en pesant de tout son poids… électoral

Aurélien Hélias
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Pierre Ygrié - 20/03/2017 08h:26

Il est temps pour la puissance publique d'avoir enfin une STRATEGIE d'AMENAGEMENT du TERRITOIRE digne de ce nom et tournée vers l'AVENIR !https://websdugevaudan.wordpress.com/2017/03/15/le-numerique-dans-la-presidentielle-demandez-le-programme/

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Villes de France interpelle les candidats en pesant de tout son poids… électoral

Décentralisation, territoires

© BM

Création d’un ministère des Territoires, statut de l’élu à rénover, réforme de la DGF : la fédération des villes moyennes se prête à l’exercice des doléances pré-électorales. Avec un argument central : le poids électoral que représentent les populations de ses territoires.

« Ces dernières années, toute la politique d’aménagement du territoire a été fondée sur deux piliers, faire de puissantes régions et avoir des métropoles fortes de rang européen, avec un leitmotiv officiel : Big is beautiful » peut-on lire en préambule de « l’Adresse » faite aux candidats à l’élection présidentielle par Villes de France. Une critique en creux visant des représentants politiques ayant un peu trop tendance à leurs yeux à « oublier » les territoires intermédiaires. Territoires qui représentent pourtant « 30% du corps électoral » souligne la fédération des villes moyennes, soit « 3,8 fois plus que les 15 plus grandes villes françaises !».

Pérenniser les relations entre Etat/collectivités

La fédération des villes moyennes demande donc une politique adaptée à « ces territoires urbains et ruraux » de poids. L’association a donc structuré ses doléances – une vingtaine – autour de 4 axes :

  • Bâtir des relations de confiance entre l’Etat et les collectivités locales ;
  • Structurer les relations des collectivités locales entre elles ;
  • Construire une véritable politique d’aménagement et de compétitivité du territoire ;
  • Donner plus de stabilité et de visibilité au pacte financier Etat/collectivités locales.

Et parmi les mesures-phares proposées par Villes de France, citons par exemple le fait de créer un ministère des Territoires, mais aussi le « turn over » des préfets et sous-préfets pour obtenir un « travail plus pérenne et plus efficace avec les services déconcentrés de l’Etat ». Limiter la production normative étatique « qui impose aux collectivités de nombreux schémas normatifs » et réformer le statut de l’élu font également partie des doléances portées par l’association.

L’association aimerait également qu’un travail soit mené pour rendre « plus transparentes » les relations entre les différentes collectivités locales, le premier pas étant « d’associer réellement tous les acteurs aux décisions les concernant ».

Sanctuariser les ressources et compensations fiscales du bloc communal

Villes de France souhaite aussi que le rôle central des petites villes et villes moyennes « dans l’armature urbaine française » soit reconnu et que l’Etat sorte de ce schéma de pensée consistant à donner la priorité aux grande métropoles et régions, vues comme les seules « locomotives de la croissance ».

Pour l’association, il serait donc nécessaire de travailler à un meilleur maillage en termes de transports, de centres universitaires et de lieux de recherches, d’accès aux soins, et d’infrastructures numériques.

Enfin, l’association d’élus codirigée par Caroline Cayeux (Beauvais, LR) et Jean-François Debat (Bourg-en-Bresse, PS) s’attaque enfin aux finances locales et affiche clairement des priorités :

  • Une réforme de la DGF ;
  • l’ntensification de la péréquation « entre les strates de communes avec une meilleure prise en compte des niveaux de pression fiscale, corrélés à la capacité contributive des ménages » ;
  • La sanctuarisation de toutes les ressources et les compensations fiscales du bloc communal.

« Les compensations fiscales sont la contrepartie de décisions prises par l’Etat et supportées par les collectivités : elles sont un dû et non une aumône ou une libéralité » peut-on lire dans cet « Adresse » transmise aux candidats.

Les villes moyennes votent moins FN que le reste de la France…

Villes de France a confié une enquête à l’organisme Kantar public - Kantar Sofres afin d’analyser l’évolution du vote des villes moyennes lors des élections présidentielles (depuis 1988) et régionales (depuis 2004). L’échantillon décortiqué comprend 573 villes de 15 000 à 150 000 habitants.

Sur les élections présidentielles analysées, on voit que l’échantillon des villes moyennes vote plus à Gauche que la France entière, et bien moins à droite que les 15 plus grandes villes françaises réunies.

Quant à vote FN, que l’on disait élevé dans cette « France périphérique » - pour reprendre l’expression du géographe Christophe Guilluy- il est pourtant, depuis 2002, inférieur aux scores relevés au niveau national. Par exemple, lors de la dernière présidentielle, en 2012, le vote FN s’élevait à 17,9 % dans la France entière contre 15,73% dans ces villes moyennes. Les 15 plus grandes villes de France n’ont voté FN qu’à 11,05%.

Enfin dernier point de cette enquête : l’abstention. Ce sont dans ces villes moyennes qu’elle est la plus élevée. En 2012, le taux d’abstention était de 22,37% en moyenne, devant les 15 plus grandes villes (21,08%) et le taux national (20,52%).

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