Un Grand débat au service des villes moyennes ?

Aurélien Hélias
Un Grand débat au service des villes moyennes ?

Jacqueline Gourault, François Baroin, Jean-François Debat, caroline Cayeux et Jean-Sylvain Ruggiu le 21 janvier 2019 aux vœux de Villes de France

© twitter villes de France

Présentant ses vœux pour 2019, l’association Villes de France espère bien faire du Grand Débat national un tremplin pour les revendications de ses membres. Au-delà de la présence des services publics dans les villes et agglomérations non métropolitaines, Caroline Cayeux et Jean-François Debat ont affiché leurs doléances : développement des mobilités, accès à la santé et lutte contre les déserts judiciaires.

La solution à la crise des gilets jaunes passera par une meilleure considération des élus locaux… et de leurs revendications. C’est en somme le message porté par l’association Villes de France à l’heure de présenter ses vœux le 21 janvier à Paris. « La période que nous vivons doit être l’occasion de redonner de l’importance aux corps intermédiaires » et doit « permettre à chacun de mesurer l’importance des corps intermédiaires, lançait son vice-président Jean-François Debat en ouverture. Ils ont parfois perdu de leur substance, de leur légitimité, mais on voit ce qui se passe quand on décide de se passer d’eux. Il faut redonner une place aux élus locaux »

Pour le maire (PS) de Bourg-en-Bresse, rappelant comme il l’avait fait à la cérémonie des 30 ans de l’association en décembre dernier que les villes moyennes avaient été le théâtre de bien plus de manifestations de gilets jaunes que leurs métropoles voisines, le Grand débat doit se conclure « par des mesures traduisant plus de justice sociale et fiscale. Des mesures institutionnelles ne suffiront pas. Il faut aussi qu’il soit l’occasion de conforter les villes et les agglos qui structurent notre pays ».

Même constat de la présidente Caroline Cayeux : « Les maires des villes moyennes ont pris la crise des gilets jaunes de plein fouet, même si on sentait depuis longtemps les difficultés croissantes de nos populations, nous qui sommes des capteurs sociaux et accompagnons nos concitoyens au quotidien », a glissé la maire (LR) de Beauvais, aux côtés du président de l’AMF, François Baroin qui réalisait la veille le même exercice en commun avec l’ADF et Régions de France.

Les villes moyennes aussi ont leurs doléances

Les villes moyennes voient donc d’un bon œil ce « grand débat national » : « Villes de France souhaite que les maires se mobilisent. Certains maires seront facilitateurs, d’autres organisateurs, ou pas. Mais on ne peut pas se désintéresser de ce rendez-vous citoyen », a tranché l’élue. D’autant que les membres de l'association comptent bien utiliser ces deux mois de débats participatifs pour apporter leur contribution, la fédération prévoyant même de consulter les maires des villes de cette strate (15 000 à 100 000 habitants) afin de présenter « une contribution relative aux politiques publiques concernant nos villes moyennes et nos intercommunalités, notre livre blanc » au président de la République.

D’ici la réalisation de ce manifeste, les doléances de Villes de France existent déjà sur plusieurs « chantiers structurants » :

  • Les mobilités et la loi Lom, sur laquelle l’attente de l’association est grande s’agissant des dessertes « avec les métropoles et des interconnexions entre nos territoires », rappelle Caroline Cayeux ;
  • la justice, s’agissant de « la présence physique de tribunaux, de première comme de grande instance : nous ne souhaitons pas de déserts judiciaires ! »;
  • Le remplacement du produit de la taxe d’habitation « qui représente près de 30 % de nos ressources fiscales », rappelle la maire de Beauvais ;
  • L’accès à la santé et la lutte contre la désertification médicale, sujet d’un colloque commune avec l’association des petites Villes de France le 10 avril.

La revitalisation des centres-bourgs reste d’actualité

Autre dossier : la revitalisation des centres-villes. Alors que l’association loue le plan Action Cœur de villes auquel elle a contribué, la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, indiquait au pupitre avoir signé la veille la 222e et donc dernière convention et réfléchir à une seconde étape du plan qui pourrait aussi appuyer « de plus petites villes mais qui ont aussi un rôle de petit bourgs-centres. Au chapitre « revitalisation commerciale » du Plan, Villes de France demande pour sa part à être intégrée à la Commission nationale d’aménagement commercial (CNAC). L’occasion pour la ministre de faire la promotion de l’Epareca…. qui doit bientôt rejoindre le giron de la future agence nationale de cohésion des territoires avec également le CGET et l’agence du numérique.

Autant de thèmes et politiques publiques qui seront de nouveau sur le devant de la scène lors du prochain Congrès de Villes de France, les 13 et 14 juin à Albi, sur le thème « Mieux vivre au quotidien dans les villes de France », a annoncé sa présidente.

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