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La filière des transports reste dynamique grâce à un engagement continu des collectivités. Mais l’horizon s’assombrit en raison d’inquiétudes sur les financements, dues à la suspension de l’écotaxe et à la hausse possible de la TVA de 7 à 10 % pour les transports. C’est ce qu’ont exprimé, en substance, les élus du Gart et de l’UTP lors de l’inauguration du congrès des transports publics, qui se tient à Bordeaux du 27 au 29 novembre.
Cent cinquante exposants, 5 000 participants attendus : cette année, c’est Bordeaux qui accueille le rendez-vous annuel des transporteurs, mais aussi des autorités organisatrices et des élus. « Les collectivités territoriales ont su soutenir les filières industrielles du transport en développant les réseaux, pour le bénéfice des usagers », s’est félicité Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer et vice-président du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), dans son discours d’inauguration.
Témoins de cette mobilisation, les quelque 120 dossiers déposés dans le cadre du troisième appel à projets pour les transports en commun en site propre (TCSP). Le gouvernement s’est engagé à apporter 450 millions d’euros, pour un total de 6 milliards d’euros d’investissement.
Pour autant, l’horizon s’obscurcit pour la filière des transports, regrette Louis Nègre, en raison des contraintes budgétaires qui pèsent sur les collectivités. « Celles-ci seront ou sont déjà contraintes de revoir à la baisse leurs ambitions et, donc, leur politique d’achat ».
Le Gart est déterminé à défendre l’écotaxe poids lourds : « La mobilité durable ne doit pas être considérée comme une variable d’ajustement que l’on sacrifie sur l’autel des mécontents. Nous devons impérativement nous unir pour sécuriser nos sources de financement. L’écotaxe participe d’une politique de report modal et contribue à maintenir un haut niveau de qualité des infrastructures par ceux qui les utilisent ».
Hausse possible de la TVA
Même écho chez Gérard Chausset, vice-président de la CU de Bordeaux en charge des transports de demain. Si le tramway a, en dix ans, totalement transformé l’agglomération bordelaise, il reste à mener deux batailles, selon lui : celle de la conquête de l’espace public et du changement des comportements, mais aussi celle des financements de la mobilité : « Or nous sommes dans une zone grise ».
Et de citer l’ajournement de l’écotaxe mais aussi le possible passage de 7 à 10 % de la TVA pour les transports, alors que le Gart réclamait un taux de 5,5 %, considérant que les transports sont des produits de première nécessité. « Si le taux passe à 10 %, les collectivités devront le répercuter sur la tarification des transports ou sur leur budget général », prévient Gérard Chausset. En résumé, innovation et volontarisme sont toujours là, mais ils côtoient de près incertitudes et inquiétudes sur l’avenir.
Près de 40 recommandations pour améliorer le report modal et l’équilibre économique
Entre novembre 2012 et avril 2013, le Gart et l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) sont allés à la rencontre de sept autorités organisatrices. Objectif : échanger et élaborer des solutions pour améliorer l’équilibre économique des transports et attirer des usagers.
Les conclusions de ce petit tour de France ont été présentées sous forme de près de 40 recommandations lors de ces 24es Rencontres nationales du transport public. Un sujet étudié de près : la tarification qui nécessite d’être revue. Entre 1999 et 2012, selon l’UTP, le prix du billet unitaire a baissé de 4 % en euros constants, en moyenne, alors que l’offre kilométrique a augmenté de 12 %...