Transition énergétique des bâtiments
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Au-delà des réglementations et des dispositifs de soutien nationaux, la mission des collectivités locales en matière de transition énergétique des bâtiments consiste à mettre la partition en musique. Mais aussi à montrer l'exemple via la réhabilitation des bâtiments publics. Des chantiers aussi impératifs que complexes...
Parmi tous les enjeux rangés sous la bannière « transition écologique », sans doute est-ce le plus consensuel. La volonté de doper les opérations de rénovation énergétique des bâtiments est désormais en première ligne dans les discours des élus et dans les politiques publiques. Au niveau européen, l'Union entend a minima doubler l'effort dans les dix prochaines années afin d'atteindre son objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Dans ses recommandations aux Etats membres, la Commission estime que la France doit en faire son objectif numéro 1. Le secteur du bâtiment représente dans l'Hexagone 44 % de l'énergie consommée et le quart des émissions.
A chacun son rôle
Au-delà des réglementations et des dispositifs de soutien nationaux, la mission des collectivités consiste à mettre la partition en musique. Propulsées cheffes de file de la transition, les régions conventionnent entre autres avec l'Agence de la transition écologique (Ademe) et déploient le Service d'accompagnement des ménages pour la rénovation énergétique (Sare). Les intercos ont la main sur le volet opérationnel du dispositif. Les départements sont légitimes sur les questions liées à la précarité. Comme les communes qui peuvent par exemple s'appuyer sur une autre agence, celle de l'habitat (Anah) afin que la réhabilitation de certains quartiers n'oublie personne en chemin. La tâche est immense.
A lire : Rénovation énergétique : comment ne pas perdre son énergie dans le maquis des aides
Dans son rapport annuel 2021, la fondation Abbé-Pierre évalue à douze millions le nombre de personnes qui ont froid chez elles ou dépensent trop d'argent pour se chauffer. 4,8 millions logements sont considérés comme des passoires énergétiques : leur diagnostic de performance énergétique (DPE) affiche des étiquettes F ou G. Le Haut conseil pour le climat a quant à lui estimé en juillet 2020 que le marché de la rénovation performante était aujourd'hui quasi inexistant.
Avantages multiples
A ces efforts faits pour toucher les ménages s'ajoutent des enjeux de réhabilitation des bâtiments publics. Les collectivités se doivent de montrer l'exemple. Mais l'explosion des prix de l'énergie depuis le début de l'année rappelle surtout aux élus qui en doutaient encore que, bien au-delà des questions climatiques, l'isolation ou le remplacement d'une chaudière sont des investissements utiles quand on cherche à maîtriser ses dépenses de fonctionnement. Un avantage qui s'ajoute à d'autres comme le confort des usagers et le développement de filières locales de production de biomatériaux. Passer à la pratique n'est ni un parcours de santé, ni un mur infranchissable. Le plus difficile étant souvent de faire le premier pas.
super_newbie_pro - 21/10/2021 10h:30
Comment vont faire les petits proprios qui se sont saignés pour pouvoir acheter des biens, les ont rénové avant cette obligation de lettre DPE, ne peuvent plus faire de crédit pour x raisons (taux d'endettement trop élevé, incapacité à rembourser de nouvelles sommes additives sous forme de prêt), pour assumer les restes à charge après aides, des travaux de rénovation énergétiques imposés pour éviter que soient interdits à la locations certains de leurs biens classés E, F ou G, à terme, s'ils n'ont pas les fonds propres pour ce faire ?Action logement ? avait lancé un programme pertinent se basant sur les revenus des locataires, avec une enveloppe de 15.000€ pour les proprios bailleurs, mais ce fut un tel succès que les AMO demandés furent submergés par les demandes, n'arrivant pas à répondre à tous et action logement vit son budget siphonné en moins de 2, arrêtant son dispositif prématurément fin Décembre 2020, au grand damne de tous les propriétaires bailleurs qui n'avaient pas eu le temps de déposer les dossiers, faute d'AMO disponibles...
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