Stade Océane au Havre
"Nouvelle ressource et évolution du business model : une équation à plusieurs inconnues". Tel est le titre de la thèse de Jérémy Moulard qui s'est penché sur le cas des nouveaux stades du football français, du Havre à Bordeaux, de Lille à Nice. Entre surdimensionnent des équipements, surcoûts importants et partenariats publics-privés néfastes pour les finances locales...
Entre 2008 et 2016, treize stades de football ont été construits ou rénovés en France. Objectif : permettre aux clubs professionnels d’engranger de nouveaux revenus grâce à une meilleure fréquentation de leurs tribunes, et aux pouvoirs publics de réduire d’autant leurs subventions à ces entreprises privées.
Sauf que dans une récente thèse, le docteur en sciences du sport à l’université de Rouen, Jérémy Moulard, évalue leur impact comme étant « très éloigné » des ambitions initiales affichées par les politiques comme les acteurs du football professionnel.
Investissement inversement proportionnel à l'affluence des supporters
Plus de deux milliards d’euros de fonds publics ont été engagés par l’Etat et les collectivités locales pour opérer cette ambitieuse mue. La faute à de nombreux surcoûts de construction, mais aussi leurs surdimensionnements évidents par rapport à la faiblesse de l’affluence suscitée par la Ligue 1 ces dernières saisons, leur faible accessibilité liée à leurs emplacements hors des centres-villes, etc.