Smart city : la Caisse des dépôts soutient huit « démonstrateurs » dans les territoires

Nathalie Da Cruz
Smart city : la Caisse des dépôts soutient huit « démonstrateurs » dans les territoires

Villes intelligentesv

© @CaissedesDepots

Lors de son premier forum consacré à la « smart city », ce 21 novembre à Paris, la Caisse des dépôts (CDC) a présenté huit projets qu'elle va soutenir financièrement. Des expérimentations diverses qui montrent que la smart city trouve des applications dans les domaines de la mobilité, l'énergie, l'immobilier, le recyclage des déchets...

Une « smart city d'intérêt général, une ville de demain centrée sur les besoins des usagers et co-construite avec les collectivités territoriales et les citoyens » : tel est le vœu de Pierre-René Lemas, le directeur général du groupe CDC. Aussi la Caisse des dépôts et ses filiales (Transdev, Icade, Egis, Bpifrance, la Société nationale immobilière) vont soutenir financièrement huit « démonstrateurs » sur le territoire, menés dans cet esprit de co-construction. Retour sur ces « villes intelligentes » en devenir.

  • La ville de Besançon a en projet d'expérimenter une navette autonome dans la Citadelle Vauban, site classé, sur un circuit avec une pente de 18 %. On sait que les navettes autonomes fonctionnent à l'aide de capteurs qui détectent les obstacles sur la chaussée. Par ailleurs, « dans l'Hôtel Saint-Jacques du XVIIIe siècle, une plate-fome diffusant des contenus sur la valeur patrimoniale du site va être testée », ajoute le maire, Jean-Louis Fousseret.
  • A Bordeaux Métropole, « nous allons monter des plates-formes de données sur l'impact de nouveautés comme la Cité du Vin sur l'attractivité touristique », relève Pascale Avargues, directrice générale du numérique et des services d'information. Par ailleurs, une étude sur le covoiturage, pour désengorger la rocade, va être menée, couplée à une cartographie précise des espaces de co-working pour proposer des lieux de travail à utiliser pendant les pointes de trafic.
  • « Toulouse Métropole, qui a défini un schéma directeur de la smart-city, a déjà fait naître 15 projets dans les domaines de l'énergie, de la silver économie, de la citoyenneté », souligne Bertrand Serpe, vice-président en charge de l'économie numérique. Le démonstrateur toulousain va expérimenter des véhicules autonomes, « les véhicules du dernier kilomètre », selon Bertrand Serpe, mais aussi l'équipement numérique du grand quartier d'affaires TESO à naître autour de la gare, avec l'arrivée de la LGV en 2024.
  • « Plusieurs expérimentations ont été menées à Nice depuis 2011 avec la CDC et ses filiales, dans les domaines de la mobilité, de l'environnement, de l'énergie et des risques. », explique Christian Tordo, adjoint au maire en charge de l'économie et de l'industrie. Le démonstrateur niçois vise la coproduction de nouveaux services urbains à partir de toutes les données recueillies. La ville prévoit le déploiement d'un réseau de capteurs et va étudier la mise en place de télécentres et d'espaces de co-working.
  • « Sur la métropole de Lyon, dans le cadre du Plan Oxygène, une plate-forme de partage de données sur la qualité de l'air va être mise en place », indique Thierry Philip, vice-président chargé de l'environnement. Elle sera ouverte à tous les porteurs de projet qui s'inscrivent dans la charte pour la qualité de l'air. Par ailleurs, avec les filiales de la CDC, des démonstrateurs veilleront à réduire les émissions polluantes des véhicules, les réguler ou même les capter.
  • La ville de Nantes se lance dans un projet novateur avec deux laboratoires de recherche et Nantes Habitat : la fabrication « additive » d'un logement, à partir de grandes imprimantes 3D portées par des robots. « L'idée est de fabriquer en six jours un logement social de 70 m 2, habitable immédiatement », explique Frankie Trichet adjoint à la maire délégué à l'innovation numérique. Le béton et l'isolation sont injectés dans le « volume » conçu par ce système.
  • Enfin, l'Etablissement public territorial (EPT) Plaine commune travaille d'ores et déjà au « Village olympique » pour la candidature de Paris aux JO de 2024. Des navettes autonomes faciliteront la circulation. Par ailleurs, les outils de la smart city peuvent aider à la reconversion du village après les JO. « Il deviendra un vrai quartier de ville, avec 2000 logements, des lieux de travail, des espaces de coworking, des « Fab Lab » et des équipements publics », indique Patrick Braouezec, président de Plaine commune.

Toutefois l'élu francilien tient à pointer les risques de la smart city : « Se profile le danger d'une ville surveillée ; celui d'une ville aseptisée, uniformisée ; et le risque d'une ville privatisée ». Et de conclure : « D'où l'intérêt d'insister sur la puissance et le contrôle publics ».

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