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La co-production de sécurité n’est pas une idée nouvelle en soi. Ce partenariat entre l’Etat français et les collectivités locales avait été plébiscité dès le début des années 1980 par l’ancien maire socialiste d’Epinay-sur-Seine, Gilbert Bonnemaison, dans un rapport resté célèbre. Cette doctrine s’est, depuis, concrétisée sous différentes formes… avec plus ou moins de succès.
Retrait de la police nationale de la « sécurité du quotidien », dépolitisation des enjeux de l’armement des polices municipales et de la vidéosurveillance, état d’urgence : un cap jamais atteint jusqu’ici aurait toutefois été franchi, dernièrement. Hier considéré comme un enjeu historiquement régalien, la lutte contre l’insécurité voire même la lutte anti-terroriste est de plus en plus présentée comme « l’affaire de tous. » Deux ans et demi après les attentats de Paris et près d’un an après celui de Nice, les budgets des métropoles consacrés à la sécurité dépassent souvent le million d’euros.
Ce faisant, une partie d’entre eux désireux de penser politiquement – et plus seulement techniquement – cet enjeu démocratique qu’est la sécurité ne se contente plus d’être de simples exécutants des préfets. Alertant sur cette « course sans fin » où un policier municipal ne sera bientôt plus reconnaissable d’un policier national, certains élus réclament un débat de toute urgence avec Gérard Collomb pour faire revivre une police de proximité protégeant et rassurant leurs citoyens, tandis qu’une infime minorité n’a même pas attendu pour se retrancher uniquement sur des tâches de proximité et de tranquillité publique seulement.