Activités périscolaires
© Flickr-CC-JL.Zimmermann
La mise en place de la réforme des rythmes scolaires a certes été source de difficultés pour les collectivités, mais aussi de satisfaction. Un certain clivage entre les villes de droite et de gauche apparaît, selon les résultats d'une enquête de l'Andev.
A l'occasion de son congrès, du 3 au 5 décembre, à Reims, l'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes (Andev) a présenté une enquête sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.
Une rentrée « intéressante »
Ce n’est pas le découragement qui prime, parmi les adhérents de l’Andev. Au contraire. S’ils sont 73% à penser que cette rentrée scolaire a été « compliquée », il sont aussi 78% à l’avoir considéré « intéressante ».
Malgré tout, ils sont 58% à penser que la réforme des rythmes scolaires « s’applique mal ». Si les adhérents de l’Andev ont mis en œuvre la réforme c’est avant tout pour respecter la loi (57%), ils sont nombreux à saisir l’occasion pour créer les conditions de la réussite pour les enfants (41%).
L’intérêt des enfants est certes mis en avant, mais il n’échappe pas aux aléas de la politique. Ainsi, les villes de gauche sont-elles, de façon peu surprenante, plus allantes que celles de droites. Et 41% des directeurs concernés déclarent que le changement de majorité, suite aux élections municipales, a eu un impact sur la mise en œuvre du projet de réforme, négatif pour les 2/3 d’entre eux. Ce qui correspond probablement à la tendance nationale d’un basculement de la gauche vers la droite.
Vertu du projet éducatif de territoire
C’est l’image d’un important travail partenarial qui ressort de l’enquête, puisque de nombreux intervenants sont cités parmi les acteurs de la nouvelle organisation : les animateurs, les structures éducatives préexistantes, les élus, les directeurs d’école, parfois même les enfants. Enseignants et associations semblent en retrait. Le partenariat mis en place en amont se poursuit aujourd’hui pour 90% des répondants.
Un projet éducatif de territoire (PEDT) a été élaboré par 68% des adhérents de l’Andev, avant tout des collectivités de gauche et ayant anticipé l’application de la réforme. La formalisation d’un PEDT a une vertu : pour 70% des répondants, il favorise le dialogue entre les acteurs de la réforme sur des enjeux importants et permet de mettre en place une politique éducative municipale.
Le mercredi privilégié
61% des municipalités ont raccourci la journée de 45 minutes (73% des municipalités de droite). 34% des municipalités (42% des municipalités de gauche) ont allongé la durée de la pause méridienne, la solution pourtant préconisée par les chronobiologistes.
Dans 94% des cas, la 9e demi-journée a été mise en place le mercredi, contre 4% le samedi. Là aussi, contre l’avis des chronobiologistes. Les collectivités ont dû prendre en charge des navettes pour assurer le lien école-restauration scolaire et centre de loisir (70%) et 66% d’entre elles ont instauré un temps de garderie après la classe. Conséquence de la réforme : 40% des collectivités ont constaté une hausse de fréquentation des centres de loisirs du mercredi.
Les nouvelles activités pédagogiques (NAP) sont gratuites dans 71% des cas. Là encore, un clivage droite-gauche apparaît, la gratuité étant plus fréquente dans les collectivités de gauche (83%) que dans celles de droite (60%).
63% des communes utilisent les salles de classe pour les activités liées à la réforme, après des négociations difficiles dans 74% des communes. Et si 96% des communes disposaient déjà de locaux dédiées à ces activités, 42% d’entre elles ont dû renoncer à certaines d’entre elles par manque de locaux nécessaires.
Des services réorganisés
86% des services enfance/éducation/jeunesse ont été réorganisé aussi bien sur le terrain que dans les administrations. Premiers changements : la réorganisation des horaires et la redéfinition des fiches de poste des missions des agents.
Dans 78% des collectivités interrogées, des postes ont été créés et la précarité de certains postes existants a été réduite pour 7 adhérents sur 10, essentiellement des emplois de catégorie C dans les 2 cas.
Coût moyen: 175 euros
Les communes estiment en moyenne à 175 euros le coût supplémentaire par enfant et par an. Pour 25% d’entre elles, le coût est supérieur à 200 euros.
64% des collectivités ont déclaré ces nouveaux temps comme accueils collectifs de mineurs (ACM). 93% ont sollicité le fonds d’amorçage et 61% l’aide spécifique rythmes éducatifs de la CAF.