Rythmes scolaires
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Alors que le 8 juin prochain, le Conseil supérieur de l’éducation s’apprête à examiner un décret autorisant les communes à repasser à la semaine de quatre jours, les associations d’élus tirent la sonnette d’alarme. Elles dénoncent des changements incessants et craignent d’être privées du fonds de soutien de l’Etat.
Trop c’est trop. Le 16 mai 2012, le nouveau ministre de l’Education nationale, le socialiste Vincent Peillon, prenait ses fonctions. Le lendemain, il annonçait la fin de la semaine de quatre jours, mise en place au cours du quinquennat précédent. En prime, il annonçait la création des " temps d’activité périscolaire " (TAP) à la charge des communes. Une bonne idée sur le papier qui tourne vite au casse-tête organisationnel et financier pour les élus. Et cinq ans plus tard, rebelote. Jean-Michel Blanquer, suivant la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, annonce qu’un décret autorisant les communes à repasser à la semaine de quatre jours devrait être rapidement publié… provoquant dans la foulée un tollé chez les associations d’élus.
Crainte pour le fonds de soutien aux communes
Chez France Urbaine, on s’étonne de cet énième revirement. « Cette organisation est pourtant aujourd'hui stabilisée, après un travail de longue haleine avec l'ensemble des parties prenantes », peut-on lire dans le communiqué transmis à la presse après le conseil d’administration de l’association. Même stupeur au sein de l’Association des maires de France (AMF) qui rappelle, justement, que, par le passé, « la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires a provoqué de réelles difficultés pour les communes et intercommunalités ».
Du côté de l’Association des petites villes de France (APVF), si l’on se réjouit de cette « souplesse bienvenue pour les élus », on s’interroge surtout sur l’avenir du fonds de soutien de l’Etat aux communes : « Dès lors, qu’adviendra-t-il du soutien financier de l’Etat pour les communes qui souhaitent maintenir l’organisation du temps scolaire à quatre jours et demi ? » L’AMF en profite, au passage, pour souligner son insuffisance « au regard du reste à charge pour les collectivités ».
Le dédoublement des classes de CP
France Urbaine et l’AMF tiennent par ailleurs à alerter le nouveau gouvernement sur leur besoin de dialogue. « L’AMF souhaite que s’engage dans les meilleurs délais avec le ministre de l’Education nationale une concertation préalable à toute décision », indique-t-elle, imitée par France Urbaine : « Il ne faudrait pas que l'Etat renoue avec cette vieille méthode d'imposer unilatéralement et dans la précipitation de nouvelles dispositions qui impactent au premier chef les collectivités locales. »
D’autant plus que les associations d’élus ont un autre motif de grogne, et non des moindres : le dédoublement annoncé pour la rentrée de septembre des classes de CP en REP+ ! Son application pose d’ores et déjà « des difficultés très importantes de mise en œuvre liées aux locaux, notamment dans les territoires déjà en tension ou en phase de progression démographique forte », s’alarme France Urbaine.