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Sondés par l'Assemblée des communautés de France, les présidents d'EPCI comptent bien participer pleinement à la relance et sont à l'initiative de plans de soutien. Mais la bonne irrigation financière du territoire et l'utilisation de tous les fonds par les entreprises restent des challenges à relever, de même que la coordination avec France Relance.
"Aux 3D, nous voulons ajouter les trois R : relance du dialogue, relance de la transition écologique et relance économique !" Au premier jour, jeudi 5 novembre, de son nouveau mandat à la tête de l'AdCF, Sébastien Martin, président (LR) du Grand Chalon, a fixé le cap. Et la boussole de la reprise économique sera partagée par de nombreux présidents d'EPCI : les intercommunalités comptent bien participer pleinement à la relance économique puisqu'un un tiers ont déjà adopté leur plan tandis que 44 % sont en cours d'élaboration d'un plan de relance intercommunal ou sont en réflexion sur le sujet.
Reste que les plans de soutien mis en place par les différentes intercos n'ont pas forcément encore donné toute leur mesure : les fonds mis en place sont relativement peu utilisés à ce jour, soit qu'ils sont peu connus ou peu pas adaptés aux besoins des entreprises (34 %), soit qu'ils sont encore loin d'être épuisés (34%) malgré la gravité de la crise économique. Ajoutez à cela les 10 % d'intercos qui redéfinissent actuellement leurs outils d'interventions, ce sont plus des trois quarts des EPCI qui doivent encore franchir un cap pour soutenir effectivement leur tissu entrepreneurial local car seuls 15 % des répondants observent que les fonds ont été largement sollicités et utilisés par les entreprises.
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Faire la lumière sur France Relance
Une progression est aussi attendue sur les axes du plan de soutien national et la traduction concrète des chapitres qui peuvent intéresser les intercos : 70 % des présidents d'EPCI avouent une connaissance parcellaire de France Relance et de ses déclinaisons.
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Les relations avec l'Etat et ses services déconcentrés ne sont toutefois pas en cause : seuls un cinquième des répondants n'ont pas été contactés par les préfets et autres représentants de l'Etat local sur le plan de relance. Pour ces derniers, les futurs sous-préfets à la relance pourraient venir compenser une communication qui tarde ici ou là avec les exécutifs locaux.
Déconcentrer les fonds, aux préfets ou aux régions
Quant à l'utilisation des fonds octroyés par l'Etat pour France Relance, les présidents d'intercos sont une large majorité (62%) a plébisciter une large déconcentration des crédits auprès des préfets de région ou de département, voire une délégation directe des crédits à la région (30%) à l'image des crédits européens. Le lancement d'appels à projets nationaux qui impliqueraient les EPCI ne convainc que 6 % des présidents d'interco.
A noter : l'approbation très majoritaire des patrons d'EPCI (77%) à l'évocation de l’ambition du gouvernement de faire converger les dispositifs contractuels signés entre l’Etat et les intercommunalités dans un contrat « intégrateur » centré sur la relance.
Quelles attentes par rapport à l'Agence de cohésion des territoires ?
En place depuis le début de l'année, l'Agence nationale de cohésion des territoires pourrait-elle avoir un rôle à jouer dans la relance ? Oui, mais davantage dans l'accompagnement et l'aide aux intercos dans leurs projets déjà ficelés si l'on en croit les réponses des présidents d'EPCI. Accompagner les territoires dans les grandes transitions (54%), aider aux projets de territoire (51 %) ou à la réduction des inégalités territoriales (42%) sont des objectifs cités par à peu près un président d'exécutif intercommunal sur deux. S'y ajoute la volonté de voir l'ANCT financer des études et proposer de l'ingénierie aux petites collectivités (42 %).
En revanche les attentes sont moindres sur la capacité de l'ANCT a améliorer la cohérence entre les différentes politiques ministérielles et des opérateurs (29%) ou sur la facilitation des coopérations entre territoires urbaines et ruraux (16%).