Régionales et départementales : finis les rôles de composition

Aurélien Hélias
Régionales et départementales : finis les rôles de composition

Elections et crise sanitaire

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Après la remise par le conseil scientifique de son rapport, c'est à l'exécutif de trancher sur la date de scrutin des régionales et départementales. Mais pas uniquement : opposition, parlementaires, exécutifs départementaux et régionaux sortants et l'ensemble des candidats ont aussi à prendre leurs responsabilités. Bien au-delà du débat sans fin sur le calendrier électoral...

N’en déplaise aux pourfendeurs de la « dictature sanitaire », prompts à accuser les experts et autres « blouses blanches » de décider à la place des politiques, le conseil scientifique s’en est tenu à son rôle à l’heure d’examiner la tenue des départementales et régionales en juin. A savoir, réaliser une analyse de la situation sanitaire et élaborer différents scénarios et leurs degrés de risque. Le politique, qui s’est ainsi vu préconiser des mesures d’accompagnement en fonction de la date de scrutin, tranchera, seul, sur le maintien ou le report des élections.

L'avantage aux sortants

Reste aux autres acteurs de ce dossier à prendre à leur tour leurs responsabilités. A l’exécutif de prévoir enfin les mesures pour que le vote se déroule dans des conditions de sécurité maximale, quelle que soit la date retenue, même s'il privilégie pour l'heure un maintien des scrutins fin juin. Et ce, alors qu’il a repoussé nombre de pistes - vote par correspondance, anticipé... - qui allaient dans ce sens. Aux partis et parlementaires d’opposition d’assumer jusqu’au bout leur ligne, maintien ou report, alors qu’ils avaient été prompts, il y a un an, à réclamer la tenue du premier tour des municipales avant de reprocher quinze jours après à l’exécutif de l’avoir maintenu…

Il en va aussi de la responsabilité des présidents de département et de région sortants d’appliquer à la période électorale qui s’ouvre ce qu’ils sommaient de l’exécutif avant l’avis du conseil scientifique : un véritable processus démocratique. Alors que se profile une campagne atrophiée, sans meetings ni tractages, les exécutifs locaux candidats à leur succession partent plus encore avec l’avantage classique des sortants. A eux aussi de garantir que leurs oppositions, qu’elles fussent représentées au sein de l’assemblée délibérante ou non, aient également accès au débat.

Et les projets ?

Responsabilité enfin de l’ensemble des candidats qui doivent faire assaut d’imagination pour mettre en avant leurs programmes plutôt que de multiplier les invectives sur les réseaux sociaux. Où sont les propositions pour les jeunesses ? Celles pour contrer la vague de précarisation qui touche déjà plusieurs catégories de Français ? Pour doper les mobilités dans les territoires peu denses qui en ont cruellement besoin ? Il serait temps, ne serait-ce que pour espérer éveiller l’intérêt des électeurs, qu’à l’interminable querelle sur la date des scrutins succède le débat d’idées.

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