Régionales : 200 000 nouveaux électeurs inscrits grâce à la réouverture exceptionnelle des listes

Aurélien Hélias
Régionales : 200 000 nouveaux électeurs inscrits grâce à la réouverture exceptionnelle des listes

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© Flickr/A-Goffard

200 000 personnes n’auraient pu voter aux régionales des 6 et 13 sans la réouverture exceptionnelle des listes électorales, annonce le ministère de l’Intérieur ce 4 décembre. A cela s’ajoute 600 000 Français qui ont pu s’inscrire dans leur récente commune d’emménagement, facilitant ainsi matériellement leur vote. Les inscriptions sur les listes en ligne sont en forte hausse.

Promulguée le 13 juillet dernier, la loi procédant à la réouverture exceptionnelle des délais d’inscription sur les listes électorales, issue d’un texte proposée par la députée les députée (PS) Elisabeth Pochon, a semble-t-il porté ses fruits : « Grâce à cette réforme, 800 000 français qui auraient été mal inscrits ou non-inscrits pourront voter les 6 et 13 décembre », assure le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué envoyé à 48 heures du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre.

Sans la loi, ce sont en effet  les listes arrêtées au 28 février 2015, elles-mêmes fondées sur les inscrits et les demandes d’inscriptions enregistrées au plus tard le 31 décembre 2014, qui auraient été retenues. Et non in fine le 30 septembre 2015 après adoption de la loi, soit neuf mois supplémentaires de délai.

600 000 "mal-inscrits" pourront voter dans leur commune de domicile

Toutefois, confondant à dessein « non-inscrits » et « mal-inscrits », le ministre avance ce chiffre de 800 000 nouveaux et « bien » inscrits même si seulement un quart se trouvait, sans cette loi, dans l’impossibilité de voter. Car les 800 000 votants évoqués se répartissent ainsi :

  • 200 000 personnes ont pu s’inscrire « grâce à la révision exceptionnelle : ce sont des personnes nouvellement inscrites, soit parce qu’elles se sont inscrites pour la première fois, soit parce qu’elles se sont réinscrites après une période d’interruption ; ces personnes n’auraient pu voter sans cette mesure », détaille la Place Beauvau ;
  • 600 000 personnes au moins ont pu s’inscrire, grâce à la réforme, dans la commune où ils venaient d’emménager, « facilitant ainsi leur possibilité de voter ».

Pour autant cela n’indique pas que ces 600 000 personnes s’apprêtaient à s’abstenir de se rendre au bureau de vote, mais bien que leur nouvelle situation électorale facilite matériellement leur vote, puisque le bureau où ils devront se rendre sera bien celui de leur actuel domicile et non celui, potentiellement éloigné, de leur domicile précédent.

Bernard Cazeneuve souligne aussi la montée en puissance de l’inscription en ligne sur les listes électorales cette année, supérieure à 2014. Et particulièrement en septembre 2015 où les inscriptions « ont été multipliées par dix par rapport à un mois normal » : près de 50 000 inscription via internet en septembre contre une moyenne de 5 000 par mois sur les huit mois précédents.

Objectif  à moyen terme : pouvoir s’inscrire un mois avant

Fort de ce qu’il considère comme « un succès incontestable », l’exécutif annonce vouloir poursuivre la réforme des listes électorales « qui, en rapprochant la date butoir pour s’inscrire de l’échéance du scrutin, vise à rapprocher les Français des urnes et à lutter en faveur de la participation électorale ».

Le gouvernement travaille en effet depuis plusieurs semaines à une réforme qui permettrait aux Français de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’à 30 jours avant les élections. Une idée issue d’un rapport de décembre 2014 réalisé par les députés Elisabeth Pochon et Jean-Luc Warsmann (LR) et qui avançait diverses pistes pour lutter contre la constante augmentation des non-inscrits.

« J'ai demandé au ministre de l'Intérieur de conduire ce chantier avec les maires pour qu'aucun Français ne soit privé de son droit de vote à cause de la rigidité des règles », avait déclaré François Hollande le 30 octobre à l'Elysée à l’occasion d’un colloque qui se tenait parallèlement sur le « choc de simplification ».

« On doit pouvoir s'inscrire sur les listes électorales un mois avant un scrutin et je pense que nous devons aller là-dessus jusqu'au bout » avait-il fermement affirmé. Pour les régionales à venir, le délai avait par exemple été raccourci à un peu plus de deux mois.

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