Rebaptisée « Villes de France », la Fédération des villes moyennes voit son avenir en grand

Aurélien Hélias

Le changement de nom de la Fédération des villes moyennes, annoncé le 19 juin par sa nouvelle présidente Caroline Cayeux, maire (UMP) de Beauvais, symbolise la volonté de l’association d’élus de regrouper plus largement, des grandes « intercommunalités non métropolitaines » aux petites villes urbaines. Quitte à marcher sur les plates-bandes d’autres associations d’élus…

[caption id="attachment_36832" align="alignleft" width="207"] Objectif de la présidente, Caroline Cayeux : « Défendre les enjeux propres aux villes et aux intercommunalités non métropolitaines ».[/caption]

« Villes de France », c’est ainsi qu’il faut désormais désigner l’association regroupant les villes moyennes qui ont donc décidé de changer d’appellation « pour renforcer l’image de notre fédération » et exercer un « meilleur lobbying » auprès des pouvoirs publics, selon leur nouvelle présidente, la sénatrice-maire de Beauvais (Oise), Caroline Cayeux.

L’élue, qui succède à Christian Pierret (PS), affiche clairement ses ambitions : « Rassembler un peu plus que les villes moyennes », aujourd’hui « plafonnées » à 100 000 habitants selon les statuts de la FVM, en y intégrant toutes les agglomérations hors métropoles. Et, à l’autre extrémité de la chaine locale, descendre le seuil d’adhésion de 20 000 à 10 000 habitants, mordant ainsi sur le « pré carré » des petites villes de France (3 000 à 20 000 habitants).

Représenter « l’armature urbaine du territoire français »
La sénatrice est d’ailleurs consciente que l’initiative pourrait froisser plusieurs associations d’élus, de l’APVF à l’AMGVF en passant par l’association « mère »... celle des maires de France. « On s’attend à ce que l’AMF passe quelques coups de fils… » glisse-t-elle, sans pour autant s’en inquiéter. Car la ligne officielle de la fédération rebaptisée ratisse large et assume ce tournant : « Défendre les enjeux propres aux villes et aux intercommunalités non métropolitaines qui forment l’armature urbaine du territoire français. Villes de France représentera désormais l’ensemble de ces villes et intercommunalités, dont les bassins de vie assurent la cohérence du maillage entre les grandes métropoles et les espaces ruraux ».

La volonté de la fédération « new look » de s’affranchir de toute tutelle est bien là, comme le confirme Caroline Cayeux, interrogée sur une possible association de « Villes de France » à l’appel de l’AMF aux communes à se mobiliser contre la baisse des dotations : « Nous le faisons déjà dans nos conseils municipaux à Beauvais ; nous avons déjà voté à la ville, comme à la communauté d’agglomération, une résolution qui a été adoptée à l’unanimité. Nous n’avons pas attendu que l’AMF nous le dise. »

Anticiper la fin du cumul en 2017
Reste que la volonté d’élargir les territoires couverts par la fédération et le profil de ses membres participe aussi, selon la sénatrice, de la volonté d’anticiper sur « la fin du cumul des mandats dans trois ans : il faudra alors que notre démarche d’interpellation des ministres se fasse en dehors des parlementaires ». Car sénateurs et députés, déchus en 2017 de leur mandat d’élu local, seront moins enclins à défendre la cause des villes moyennes… et plus largement des « Villes de France ».

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