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Avec les canicules à répétition, les ilots de chaleur urbains sont appelés à se multiplier. La réintroduction d’arbres en milieu urbain peut permettre de contrer ces phénomènes, à condition de maitriser les interactions entre arbres et villes, souligne l’Inrae dans un rapport instructif pour les maires désireux de végétaliser leur commune.
39° à Lyon, 41 degrés à Paris, 42° à Bordeaux… les prévisions de températures caniculaires pour les grandes villes ces 18 et 19 juillet vont y multiplier les ilots de chaleur urbains. Et ce phénomène ne se résume pas à ces grande métropoles, les moyennes comme les petites villes denses peuvent aussi en être victime pour peur que leur centre-ville soit dense et très minéralisé. De quoi inciter les élus locaux à se pencher plus encore sur les moyens de « refroidir » la ville, et notamment en la végétalisant.
« Parmi les stratégies d'adaptation des villes au changement climatique et notamment aux épisodes de chaleur extrême, la réintroduction d’arbres en milieu urbain est une voie prometteuse car, par leur transpiration et leur ombrage, ils ont un impact significatif sur le bilan thermique de l'atmosphère environnante, souligne l’Inrae dans une communication du 18 juillet. L’impact positif du rafraichissement est renforcé par d’autres services écosystémiques que peut fournir la végétation aux habitants, comme par exemple la filtration de l’air, la biodiversité en ville et également l’aspect ludique et social », interpelle l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.
Planter, oui, mais pas n'importe comment
Et l’organisme de mettre en avant le projet « Cooltrees » qu’il a mené ces dernières années pour mesurer les interactions entre les arbres et la ville alors que « les bénéfices thermiques potentiels des arbres dans un environnement urbain avaient jusqu’ici été peu étudiés, notamment pour les arbres de rue », relève-t-il. Or, « l’impact des arbres est d’autant plus flagrant en plein soleil : la température mesurée est 7°C plus faible sous les arbres à 13 heures ».
Reste qu’il ne suffit pas de multiplier les plantations d’arbres pour atténuer ces ilots de chaleur urbain. « Une meilleure connaissance du fonctionnement des arbres, de leurs interactions avec les éléments qui constituent le paysage urbain, et de la mise en œuvre pratique d’aménagements arborés est primordiale », plaide l’Inrae. Modéliser les ilots de chaleur par la cartographie urbaine, maitriser les caractéristiques des différentes espèces d’arbres, équilibrer la plantation d’arbres avec celles de pelouse… un ensemble de fiches thermiques réalisée par l’Institut permettent aux élus locaux d’orienter leurs choix d’aménagement urbains afin d’optimiser leur lutte contre les ilots de chaleurs via la végétalisation du tissu urbain de leur territoire.
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