Radiographie des candidats à un mois du scrutin départemental

Xavier Brivet

Selon le ministère de l'Intérieur, 9 097 candidatures de binômes, soit 18 194 candidatures individuelles, ont été recensées pour les 2 054 cantons renouvelés, dont 1 995 en métropole. Un peu plus de quatre binômes homme-femme seront en lice en moyenne dans chaque canton pour les élections départementales des 22 et 29 mars. Un scrutin où le Front national serait le parti le mieux représenté.

Dans un communiqué diffusé le 18 février, le ministère de l’Intérieur précise que « le nombre moyen de binômes de candidats par canton est de 4,4 ». Dans les cantons de Guillestre (Hautes-Alpes), Saint-Flour (Cantal) et Castagniccia (Haute-Corse), les électeurs n'auront pas le choix entre les candidats puisque "un seul binôme candidats" s'y présente, selon le ministère de l'Intérieur. A l'opposé, par exemple, 11 binômes de candidats seront en concurrence dans le canton de Marseille-1.

Le nombre total de candidats est "proche du nombre de candidatures", égal à 18 881, "présentées lors des deux scrutins cumulés de 2008 et 2011", qui avaient chacun renouvelé les conseils généraux de la moitié des départements.

Désormais, tous les sièges sont renouvelés en même temps. "Cette mobilisation démocratique est à saluer pour un scrutin dont les modalités ont été modernisées pour assurer la parité hommes-femmes ainsi qu'une meilleure représentativité de chaque électeur au sein des futures assemblées départementales", a commenté le ministère de l'Intérieur.

Présence forte du FN
4 108 sièges de conseillers départementaux dont 3 990 en métropole sont à pourvoir, à raison de deux par canton. Selon l'institut Harris Interactive, qui a passé au peigne fin l'ensemble des candidatures, le Front national aura "le taux de couverture le plus important parmi l'ensemble des formations politiques", étant présent dans 93% des cantons.

"À titre de comparaison", signale Harris Interactive, "des listes de l'UMP ou d'Union de la Droite seront présentes dans 78% des cantons, soit environ autant que pour les listes socialistes ou d'Union de la Gauche (77%)". L'UDI a investi 700 candidats, selon son président Jean-Christophe Lagarde.

Le PS revendique toutefois la qualité de "parti le plus présent" dans ce scrutin, faisant valoir qu'il "soutient un candidat" dans "97% des cantons". Dans "73-75%" des cas, ce candidat est "socialiste ou apparenté", selon Christophe Borgel, responsable Elections du PS. D'après Harris Interactive, "le Front de Gauche – qu'il s'agisse de listes désignées comme telles, du Parti communiste ou encore du Parti de gauche – sera quant à lui présent avec des candidatures en propre dans 58% des cantons".

Selon son responsable Elections, David Cormand, Europe Ecologie-Les Verts sera en piste dans 950 des 2 054 cantons (46%), un niveau "inédit" pour cette formation. Il sera seul dans 17% des cas, associé au Front de gauche dans 43%, au PS dans 17% des cantons.

Rajeunissement des candidats
Des principales formations politiques, indique Harris Interactive, c'est l'UMP qui a dû fournir l'effort le plus important pour atteindre la parité désormais exigée par le nouveau mode de scrutin, car elle n'avait présenté que 17% de femmes lors des cantonales de 2008 et 2011.

L'institut fait état d'un léger rajeunissement des candidats, dont "l'âge moyen passe de 53 ans en 2008-2011 à 51 ans" cette année. L'âge moyen des conseillers généraux qui se représentent atteint 58,2 ans. Les cadres et professions libérales sont "largement surreprésentés parmi les candidats", avec 28% du total, relève Harris Interactive.

Le FN et le Front de gauche se distinguent en présentant en majorité des employés et des retraités (26% pour chacune de ces deux catégories pour le FN, 23% et 31% respectivement pour le FG). UMP, PS, UDI, EELV comptent "peu d'employés" (15% au plus) et "très peu d'ouvriers" (1% ou moins).

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