Qui sont ces maires qui démissionnent ?

Qui sont ces maires qui démissionnent ?

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Depuis les élections municipales du printemps 2020, plus de 900 maires ont quitté leurs fonctions, un chiffre en augmentation par rapport à la précédente mandature.

Cumul des mandats, décès, problèmes de santé, ras-le-bol, condamnations… Depuis les élections de 2020, près de 3 % des maires ont démissionné, selon nos calculs effectués à partir du répertoire national des élus. On compte, depuis le 1er septembre 2020, plus de 960 nouveaux maires. Autant de démissions en deux ans que pendant les quatre premières années du précédent mandat municipal. Une explication, mineure certes, provient des effets du non-cumul des mandats. C’est le cas notamment à ­Beauvais, avec la démission de la ministre déléguée chargée des collectivités, ­Caroline Cayeux.

Mais il faut relativiser ce chiffre car, même si les démissions sont en hausse, elles ne représentent qu’une infime proportion par rapport au nombre de communes en France – 34 968 en 2020, selon le ministère de l’Intérieur.

Le poids de l’interco

Selon le politiste David ­Guéranger, la démission des maires touche surtout les édiles vieillissants des plus petites communes. En effet, près des trois quarts des changements ont eu lieu dans des communes de moins de 1 500 habitants, dont plus de 450 dans des ­communes de moins de 500 habitants. La répartition des mairies ayant changé de chef est très hétérogène, et 10 % des ­démissionnaires se concentrent dans cinq départements : l’Isère, la Côte-d’Or, l’Eure, la Haute-Garonne et l’Oise.

Yvan Lubraneski, le président des maires ruraux de l’­Essonne et maire (SE) de Molières (Essonne), identifie plusieurs raisons au phénomène, notamment le poids de l’intercommunalité, qui ne correspond pas toujours aux bassins de vie, et la professionnalisation des élus. « C’est une crise plus générale des vocations politiques bénévoles. Ce sens de l’enga­gement est mis à mal par les nombreuses incitations à endosser des responsabilités plus lourdes, à développer des compétences gestionnaires, à porter le poids des contraintes administratives », confirme le politiste.

D’après lui, ce phénomène s’est accentué avec la disparition des services publics ­déconcentrés de l’Etat ainsi que l’impossibilité pour certains élus ruraux de siéger dans ­l’intercommunalité, faute de pouvoir valoriser des compé­tences acquises sur le plan professionnel. Mais plutôt qu’un ­ras-le-bol des maires, c’est plutôt une « crise des vocations des ­conseillers municipaux » à laquelle on assiste, alerte ­Ludovic Rochette. « Il est de plus en plus compliqué, dans les petites communes, de trouver dix volontaires », ajoute-t-il.

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