Quand l’Institut Montaigne se convertit à l’«égalité des territoires»

Hugo Soutra
Quand l’Institut Montaigne se convertit à l’«égalité des territoires»

Agen, ville moyenne

© Adobe

L’Institut Montaigne, think-tank d’obédience libérale dont le directeur est notoirement proche du président de la République Emmanuel Macron, vient égratigner un peu plus le mythe de la métropolisation heureuse. Dans une note parue mi-mars, le polytechnicien et ancien élu PS d’Avignon Paul Hermelin pointe les effets pervers de la polarisation du dynamisme économique français et appelle à « rééquilibrer le développement de nos territoires. »

Le très libéral Institut Montaigne prend ses distances avec un dogme de l’économie libérale : la métropolisation croissante des hommes et des richesses. Dans sa note « Rééquilibrer le développement de nos territoires », le polytechnicien et président du conseil d’administration de Capgemini Paul Hermelin s’alarme de la polarisation du développement économique de la France autour de quelques grandes villes. Estimant que l’actuelle crise économique et sociale affecte principalement les « territoires épars – c’est-à-dire situés en dehors des grandes métropoles - représentant 70 % de la population de française et 98 % de sa superficie métropolitaine », l’ancien élu socialiste d’Avignon appelle à concilier « le développement de nos métropoles et le souci de rééquilibrage de notre pays » dans le cadre du plan de relance.

Il s’agit d’un véritable changement de pied pour l’Institut Montaigne, dont le directeur Laurent Bigorgne avait domicilié à son adresse personnelle le parti « En Marche ! » lors de sa création et dont plusieurs salariés ont rejoint les cabinets ministériels des gouvernements Philippe et Castex depuis 2017. Dans cette note, Paul Hermelin fait 18 propositions pour « accroître le potentiel de croissance des territoires épars et renforcer ainsi leur attractivité » : soutien aux PME et ETI via une différenciation de l’action publique, investissement dans les infrastructures numériques, les mobilités électriques et un réseau ferroviaire du quotidien, développement du capital humain à travers le développement d’une offre généraliste et spécialisée d’enseignement supérieur, etc… Reste à voir, s’il sera entendu à temps dans le cadre de la relance ou inspirera le futur programme du président-candidat Emmanuel Macron.

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