Police-municipale_Fotolia-300x199
© Fotolia
A rebours des récentes transformations du secteur, certains élus tentent de conserver une police municipale au service des habitants, œuvrant au plus près de leurs besoins. Face aux sollicitations extérieures et aux spécificités locales, la tâche n’a toutefois rien de simple.
Interrogez un élu sur « sa » police municipale, il n’aura bien souvent que le mot « proximité » à la bouche. Un consensus qui peut sembler paradoxal au regard de la « remunicipalisation progressive de la sécurité publique » constatée sur le terrain par Villes de France.
« Tous les élus ne basculent pas avec joie dans l’armement de leurs policiers municipaux en calibre de 9 mm, décrypte Armand Pinoteau, conseiller de l’association d’élus. Certains savent pertinemment que ce durcissement ne va pas améliorer la relation police-populations, ni les aider à être davantage à l’écoute des commerçants ou des associations. »
Un durcissement forcé
Ainsi, Didier Vullierme, adjoint au maire (PS) de Villeurbanne, avait-il invité commissaires et sociologues, au lendemain des attentats de 2015, pour convaincre ses policiers municipaux, qui réclamaient des armes létales, que leur revendication ne se justifiait pas, tant « les attentes des citoyens se résumaient au traitement des incivilités via l’îlotage ».
Avant finalement… de céder, suite aux sollicitations de l’Etat qui lui demandait de « prendre part à la sécurisation de certains événements vis-à-vis des risques terroristes ».
Evolutions "intermédiaires"
Ses homologues de Besançon (PS), Vannes (LR) ou Lille (PS) rechignent toujours à faire évoluer le partage des tâches entre polices et martèlent que, vu leurs missions et leurs faibles prérogatives, des évolutions « intermédiaires » (gilets pare-balles, flashballs, casques, etc.) peuvent être concédées aux policiers municipaux, mais guère plus.
Jérôme Baloge, le maire (UDI) de Niort, confie : « Il est de notre responsabilité morale de gérer la situation terroriste du mieux possible, mais la sécurité recouvre aussi la tranquillité publique. J’ai métamorphosé la PM, augmenté le nombre d'agents dotés d'équipements de protection, mais je ne me sentais pas en position de leur accorder un armement létal. »
A Sceaux, une refonte radicale
Afin de se prémunir d’un « transfert de responsabilités qui ne dirait pas son nom », et sans aller jusqu’à imiter le maire de Saumur, qui a supprimé sa police municipale, Philippe Laurent, premier élu (UDI) de Sceaux, a profondément renouvelé son approche de la sécurité publique. N'en déplaise aux syndicats de la profession qualifiés de « pousse-au-crime », ses policiers – renommés « gardes urbains » – se sont vus retirer leurs uniformes bleus.
Priorité a été donnée à la gestion des encombrants, et à la lutte contre les stationnements dangereux et les petites incivilités, qui « alimentent bien plus qu’on ne le dit le sentiment d’insécurité de nos administrés ». La méthodologie aussi a changé : « Plutôt que de pénaliser les dépôts sauvages, nous facturons leur enlèvement par des contraventions. Des circuits courts de sanction plus rapides et efficaces que la judiciarisation des affaires », assure le maire, par ailleurs secrétaire général de l'AMF.
Le flou règne sur la sécurité quotidienne
De gauche ou de droite, à la tête de métropoles ou de communes rurales, les élus piaffent d’impatience : à quoi ressemblera la « police de sécurité quotidienne » promise par Emmanuel Macron ? La plupart gardent un bon souvenir de la « police de proximité » dessinée voilà près de vingt ans par Jean-Pierre Chevènement. Elle aurait permis de renouer le contact avec les citoyens, en privilégiant les échanges avec cadres associatifs, commerçants et élus, et les actions préventives, plutôt que les interventions répressives guidées par le strict respect de l’ordre judiciaire. Mais comment cet engagement se déclinera-t-il dans la loi, puis de façon opérationnelle ? Les missions de cette police seront-elles les mêmes en centre-ville bourgeois et en quartier prioritaire de la politique de la ville ?
Revoir la formation
Les 10 000 créations de postes seront-elles fléchées sur la lutte antiterroriste et le renseignement - comme lors du précédent quinquennat - ou permettront-elles un redéploiement de la police et de la gendarmerie nationale à même de garantir la sécurité du quotidien des Français ? La formation des policiers sera-t-elle améliorée afin de changer les cultures de travail ? A ce stade, rien n’est acquis. Les questions restent plus nombreuses que les réponses.
didier 11 - 26/06/2017 15h:31
Bonjour, l'article parle principalement des communes qui sont profondément politisés à gauche, voir à l'extrême. Elles sont pour la plupart, bêtement et viscéralement contre l'armement des policiers municipaux. Une vision réellement objective du travail, des compétences, des policiers municipaux impose un armement létale et non létal. la gauche oppose systématiquement arment et proximité cela n'a aucun fondement intelligent, objectif et réel. Non seulement ces communes ont promu un changement d'orientation par le biais de l'AMF , mais ce sont ces même communes avec le soutien de l'AMF qui ne souhaitent pas assumer leurs orientations. Nous parlons de la sécurité propre des agents et des citoyens dans le cadre de l'état d'urgence et de la menace terroriste sur tout le territoire national. Ces Maires mettent en danger leurs "policiers". oui.....! Ces maires aiment "leurs", "Policiers" quand les municipales approchent. Et détestent leurs gardes municipaux quand ils sont élus... Ces maires sont responsables de leurs erreurs. Voilà le sujet de fond. ils ont en charge 1) la sécurité, 2)le bon ordre, 3) la salubrité et la tranquillité publique. Qu'ils assument concrètement leurs mandats d'élus, ils gagneront en crédibilité. les policiers municipaux passent des concours de + en + difficiles, ils sont en concurrencent directe avec les passerelles des agents de l'état qui souhaitent se rapprocher de leurs familles. Ils sont recrutés dans la gendarmerie ou la police nationale, par ces mêmes maires. Ces maires ne peuvent plus opposer les forces étatiques, aux forces territoriales ou faire un procès en incompétence et en manque de "formation" à leurs propres policiers municipaux. N'oubliez pas non plus que les policiers municipaux votent, ils ont aussi des familles, des amis, ils connaissent très bien leurs administrés, ils font de la proximité comme "Mr Jourdain" Surtout dans les petites villes :-)Les maires devraient peut être sortir, de leurs propres "schizophrénie" et les citoyens seraient très bien "gardés, par des gens d'armes"...:-)
Répondre au commentaire | Signaler un abus