Propagande électorale
A la suite du fiasco des régionales et départementales de juin, le ministère de l’Intérieur a tranché en résiliant son contrat avec le prestataire privé. Les préfectures prendront la suite avant, peut-être, de nouvelles mesures destinées à sécuriser l’acheminement. En ligne de mire : la présidentielle et les législatives 2022…
C’était écrit : après les dysfonctionnements à répétition ayant entaché l’envoi des documents de propagande électorale pour les deux tours des élections régionales et départementales de juin, le ministère de l’Intérieur a décidé de tranche dans le vif et de dénoncer le contrat liant l’Etat à la société Adrexo. « À la suite des dysfonctionnements inacceptables constatés dans l'acheminement de la propagande électorale lors des élections départementales et régionales des 20 et 27 juin 2021, le ministère de l'Intérieur a résilié les différents lots qui le liaient à la société Adrexo, dans le respect du cadre réglementaire et des délais prévus en la matière », a annoncé la Place Beauvau dans un communiqué du 13 août. Gérald Darmanin précise par ailleurs que les mises sous pli seront dorénavant effectuées par les services des préfectures et non plus par des sociétés privées.
Objectif : sécuriser la présidentielle et les législatives 2022
Dès son audition le 23 juin par les sénateurs de la commission des lois, le locataire de la Place Beauvau avait évoqué cette hypothèse d’une reprise en main par l’Etat. « Si demain le Parlement souhaitait que nous reprenions un certain nombre de choses en régie publique pour assurer le service des élections, personnellement, je n’y verrais pas d’inconvénient. […] le ministre de l’intérieur serait assez heureux car cela permettrait de remuscler les préfectures », avait-il glissé.
Dans son rapport du 22 juillet sur les dysfonctionnements d’envoi de la propagande électorale, le Sénat recommandait lui aussi d’envisager très sérieusement la résiliation de l’accord-cadre liant l’Etat et la société Adrexo. Et ce notamment pour ne pas voir se reproduire les mêmes problèmes lors de l’élection présidentielle, fixée les 10 et 24 avril, et lors des législatives, les 10 et 19 juin.
Vers d'autres mesures ?...
Les services du Secrétariat général du ministère de l'Intérieur « ont déjà commencé cet été les opérations d'organisations matérielles des campagnes présidentielles et législatives », précise aujourd’hui le ministre.
Reste que Gérald Darmanin n’évoque pas l’une des recommandations du Sénat, qu'il avait lui-même envisagé lors de son audition au Palais du Luxembourg : porter chaque entre-deux tours à deux semaines. Si ce laps de temps est déjà celui en place pour la présidentielle, il n’en va pas de même à ce jour pour les deux tours des législatives, séparés d’une seule semaine…