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Victorieux avec 58,5 % des suffrages, Emmanuel Macron s’appuie sur les métropoles, les villes moyennes, la façade Ouest du pays et Auvergne-Rhône-Alpes. Marine Le Pen, a contrario, l’emporte dans une majorité de communes rurales, avec de gros scores dans le quart Nord-Est désindustrialisé et le midi. Principale surprise du scrutin : l’Outre-Mer où l’électorat de Jean-Luc Mélenchon s’est massivement reporté sur la candidate du RN.
L’équation est quasi-mathématique : plus une commune compte d’habitants, plus elle vote pour Emmanuel Macron, reconduit au second tour de la présidentielle avec 58,5 % des suffrages contre 41,5 % à Marine Le Pen. Le candidat sortant dépasse la barre des 70 % à Paris, Lyon, Toulouse, Nantes, Montpellier, Strasbourg et Lille. S’il fait de moins bons scores dans les grandes villes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, fief historique du lepénisme (59,8 % à Marseille, 55,4 % à Nice et 50,4 % à Toulon), le chef de l’Etat rafle la mise dans la grande majorité des cités moyennes. Emmanuel Macron l’emporte très largement par exemple à Moulins dans l’Allier (60,5 %) et Bourg-en-Bresse dans l’Ain (66,1 %), alors que les campagnes environnantes ont tendance à opter pour Marine Le Pen.
Le chef de l’Etat confirme également son hégémonie en Ile-de-France (73 %). Quatre des cinq villes de plus de 5 000 habitants les plus macronistes au second tour se trouvent dans la région capitale: Paris (85,1 %), Vincennes (84,1 %), Montreuil (83,4 %) et Les Lilas (83,4 %). Seule, l’Ile-de-France périphérique tourne le dos à la vague LREM : en Seine-et-Marne, une multitude de petites communes choisissent Marine Le Pen.
Rien de tel dans le Grand Ouest, où Emmanuel Macron arrive le plus souvent en tête. En Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire, il rassemble près des deux tiers des voix, avec des pointes à 70,9 % en Ille-et-Vilaine et 69,5 % en Loire-Atlantique. Il domine aussi le jeu en Nouvelle Aquitaine (58,3 %), à la notable exception du Lot-et-Garonne qui bascule dans l’orbite de Marine Le Pen. Emmanuel Macron gagne aussi sans coup férir en Auvergne-Rhône-Alpes (59,8 %).
Marine Le Pen en tête en Corse et en Outre-Mer
Mais Marine Le Pen, qui progresse de huit points par rapport à 2017, gagne des voix partout sur le territoire. Elle confirme l’implantation rurale du RN, qui n’était pas celle du FN de son père qui a éclos dans une ville moyenne, à Dreux en 1983. Marine Le Pen fait la course en tête dans 18 156 communes, contre 16 922 en faveur d’Emmanuel Macron. Des départements ruraux comme la Corse-du-Sud (58,3 %) et la Haute-Corse (57,9 %) tombent dans son escarcelle.
L’avancée du Rassemblement national s’observe aussi dans certaines grandes villes : en 2017, la candidate arrivait en tête dans cinq villes comptant plus de 30 000 inscrits : Istres, Calais, Fréjus, Le Tampon (La Réunion) et Nouméa. En 2022, elle est en tête dans vingt-deux de ces mêmes villes. Elle fait ses meilleurs scores dans les villes des outre-mer, mais également à Ajaccio ou Calais. Elle l’emporte dans les villes où le Rassemblement national ou ses alliés se sont établis, dont Fréjus ou Béziers mais également à Saint-Quentin (Aisne), fief de Xavier Bertrand.
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