Politique de la ville : métropoles et intercos signent le Pacte de Dijon avec le Gouvernement

Politique de la ville : métropoles et intercos signent le Pacte de Dijon avec le Gouvernement

Jean-Luc Moudenc (France urbaine) et Jean-Luc Rigaut (AdCF) signent le "Pacte de Dijon" le 16 juillet 2018 à Matignon avec le Premier ministre Edouard Philippe

© @France_urbaine

Etat et grandes intercommunalités ont signé le 16 juillet à Matignon le « Pacte de Dijon », un document d’intentions qui devra faire preuve de son utilité à l’épreuve du temps et de l’engagement effectif des moyens de l’Etat comme des communautés d'agglomération et métropoles. S'ils partagent la volonté de renforcer la politique de la ville, élus locaux et membres du gouvernement doivent encore préciser concrètement les engagements qu'ils comptent prendre en direction des populations des quartiers prioritaires.

Le Pacte de Dijon, « pour une nouvelle politique de cohésion urbaine et sociale », proposé au printemps par les présidents de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF), Jean-Luc Rigaut, et de France urbaine, Jean-Luc Moudenc, a donc été paraphé par le Premier ministre, Edouard Philippe, le 16 juillet à Matignon. Et consacre ainsi le virage intercommunal pris, ces dernières années, en matière de gouvernance de cette politique en faveur des "quartiers prioritaires de la politique de la ville".

Déjà signé par 86 grandes villes et intercommunalités, dont la totalité des 22 métropoles du territoire, ce pacte ainsi dénommé car fondé lors des journées de France urbaine le 6 avril dans la capitale des ducs de Bourgogne, est avant tout un engagement pour une méthode de travail fondée sur le donnant-donnant entre bloc urbain et services de l’Etat : communautés et métropoles affirment leur ambition de renforcer leur pilotage des politiques bénéficiant aux habitants des quartiers prioritaires de la ville en échange d’un engagement accru de l’Etat sur de nombreux champs plus ou moins régaliens : sécurité, justice, éducation, logement, emploi, santé et lien social.

"Renforcer les contrats de ville"

Ce pacte « a l’ambition de renouveler les modalités d’intervention de l’Etat, des communautés et métropoles sur les politiques de cohésion sociale et urbaine en faveur des quartiers les plus fragiles » a réagi Jean-Luc Moudenc sur son compte twitter dans la foulée de la signature du document.

« Cette signature permettra la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de travail entre l’État et les collectivités locales, assure pour sa part Matignon dans un communiqué. Dès septembre 2018 et pour une durée de six mois, chaque territoire aura l’opportunité de renforcer son contrat de ville par la prise en compte de ses enjeux locaux spécifiques et par l’intégration des annonces gouvernementales pour les quartiers prioritaires de la ville en matière de rénovation urbaine, de sécurité et de justice, d’éducation, d’emploi et de lien social ».

Peu d'engagements

Une formule quelque peu alambiquée, qui ne dit pas grand-chose de possibles engagements financiers ou ingénierie supplémentaires de la part de l’Etat – seul le doublement du budget du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) a été confirmé par Jacques Mézard le 12 juillet - mais qui a un grand mérite de communication pour le Gouvernement. En froid avec les trois grandes associations d’élus – régions de France, maires de France (AMF) et départements (ADF) – qui ont boycotté la dernière Conférence nationale des territoires du 12 juillet, l’exécutif s’offre ici à peu de frais l’image d’un Etat travaillant main dans la main avec les collectivités. Du moins avec certaines…

Ne reste plus qu'à détailler concrètement les engagements que sont prêts à prendre les métropoles comme l'Etat, au-delà des satisfectifs et de la communication. Objectif : mobiliser les différentes administrations pour mettre cette ambition au service des habitants des territoires les plus fragiles, et ne pas trahir leurs espoirs.

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