Pierre Mauroy, ancien Premier ministre et maire de Lille pendant près de 30 ans, est décédé le 7 juin. Une disparition qui est aussi celle d'un fervent décentralisateur, à l'origine du premier acte de décentralisation il y a 30 ans.
Le 7 juin, disparaissait Pierre Mauroy, premier des chefs de gouvernement (1981-1984) de François Mitterrand. Mais c’est également le maire de Lille pendant près de trente ans (1973-2001) et le père, avec Gaston Deferre, du premier acte de décentralisation, qui est décédé à l'âge de 84 ans. De nombreux responsables politiques ont insisté sur la carrière locale de ce fils d'instituteur qui a toujours œuvré pour la liberté d’administration des collectivités territoriales.
Au lendemain de l’adoption au Sénat du premier volet de l’acte III de décentralisation, le président de la Haute assemblée a ainsi rendu hommage à celui qui « a consacré une énergie inlassable à la décentralisation, qu'il concevait comme une “révolution tranquille” destinée à libérer les énergies et à permettre l'appropriation démocratique des décisions par les citoyens », a souligné Jean-Pierre Bel à l’endroit de celui qui connut les ors du Sénat (1992-2011), après avoir fréquenté ceux de l’Assemblée (1973-81 et 1986-92). « Pierre Mauroy fut le premier à comprendre l'importance du lien de proximité dans notre démocratie », ajoute l’ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant.
Hommage des associations d'élus
« Ce grand élu local [...] avait été l'un des premiers à comprendre que la décentralisation était la condition de la modernisation du pays », se remémore Alain Rousset, président de l'Association des régions de France (ARF). Même hommage de la part du représentant des départements (ADF), Claudy Lebreton, saluant « le père des premières lois de décentralisation qui ont tant contribué à l’évolution et à la modernisation de nos territoires ».
En 2002, Pierre Mauroy présidait toujours la communauté urbaine de Lille Métropole, un an après avoir quitté le fauteuil de maire qu'il a occupé pendant plus de 28 ans. Premier ministre de 1981 à 1984, le sénateur du Nord répondait alors aux questions de « La Gazette des communes » et du « Courrier des maires » sur la genèse de « sa » loi de décentralisation. • Lire notre article