Pacte Etat-métropoles : un « premier bilan » positif

Hugo Soutra
Pacte Etat-métropoles : un « premier bilan » positif

Hôtel Matignon

© Flickr-CC-P.Janicek

Alors que douze des quinze déclinaisons du pacte Etat-Métropoles ont déjà été signées, un bilan d’étape a été réalisé le 1er mars à Matignon. Le gouvernement et les élus urbains saluent cette nouvelle alliance, prévoyant des moyens financiers non négligeables pour doper l’innovation en contrepartie d’une plus grande solidarité locale vis-à-vis de leurs territoires périurbains et ruraux voisins.

Le 1er mars, les quinze présidents de métropoles avaient rendez-vous à Matignon. Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, les avait invités, afin de dresser un « premier bilan » du pacte Etat-métropoles signé voilà sept mois à Lyon et actuellement en cours de déclinaison. Doté de 150 millions d’euros, il doit permettre de financer des projets d’innovation ainsi que de renforcer la coopération métropolitaine.

Douze territoires l’ont déjà adopté, en contractualisant sur différentes thématiques – en fonction des priorités et des atouts locaux, par exemple, les transports en commun à Toulouse, la transition énergétique à Grenoble, l’alimentation à Nantes ou la santé à Montpellier. En parallèle, ces métropoles ont engagé un rapprochement avec certains territoires périurbains et ruraux alentours. La signature des trois pactes encore manquants devraient intervenir d’ici la fin mars.

 Accélération des projets

Jean-Luc Moudenc, Gérard Collomb, Johanna Rolland et consorts étaient accompagnés des sept autres chefs d’exécutifs des communautés ayant vocation à devenir métropoles au 1er janvier 2018. Ils seront, eux aussi, amenés à signer de tels pactes à l’avenir. Plusieurs membres du gouvernement avaient également été conviés. Qu’il s’agisse des ministres ou des patrons de grands ensembles urbains, tous ont unanimement salué le « rôle d’accélérateur » que ces contractualisations avaient joué, tant sur le plan de l’innovation que de la solidarité.

Le premier ministre a salué le rôle bénéfique des métropoles pour le pays, parlant d’elles comme les « vitrines de l’excellence française sur la scène européenne et internationale. » Ce n’est pas pour rien que Bernard Cazeneuve les a invité à recourir directement, en lien avec les régions tout de même, aux services de Business France afin de contribuer à tirer vers le haut la croissance française. Une stratégie collective reste néanmoins à bâtir pour accroître leur visibilité à l’international et leur attractivité.

Marketing territorial et attractivité

Egalement présent, le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, Thierry Mandon a en effet assuré que « l’intensification du marketing territorial doit être une priorité pour les métropoles. » Et pour cause : selon lui, les deux déterminants majeurs des décisions d’implantation des entreprises internationales seraient la qualité des infrastructures urbaines d’une part mais aussi, d’autre part, le rayonnement universitaire.

Un peu plus tard, le successeur de Manuel Valls à Matignon s’est penché sur l’autre volet de ce Pacte Etat-Métropoles et de leurs douze déclinaisons territoriales : la solidarité locale. Soulignant leur « responsabilité particulière en la matière, aux côtés de l’Etat », Bernard Cazeneuve a salué leur « capacité à inscrire leur développement au bénéfice des espaces environnants. » Pourtant, beaucoup de chemin reste à faire pour renouveler les relations entre les grandes agglomérations et les territoires moins denses à proximité.

La dichotomie urbain/rural ? "Obsolète", selon France urbaine

Le CGET et France urbaine mettront prochainement en place un Observatoire des dynamiques métropolitaines et des coopérations interterritoriales, afin de documenter plus précisément ces relations entre les espaces métropolitains et leurs périphéries. Objectif : « démontrer en quoi le continuum des politiques publiques locales rend obsolète la dichotomie urbain/rural », explique l’association d’élus dans son communiqué. France urbaine demande aussi à ce que soit mieux pris en compte les efforts de réduction des inégalités de proximité en vertu de la solidarité locale dans les mécanismes de péréquation.

Enfin, à noter que le gouvernement, par l’entremise du ministre de l’aménagement du territoire et des collectivités territoriales, a ensuite fait le point sur diverses avancées législatives et règlementaires obtenues ou non. Jean-Michel Baylet a ainsi eu l’occasion de confirmer aux principaux intéressés que, sur la base de son rapport, la réflexion sur l’élection au suffrage universel direct des conseillers métropolitains ne serait pas tranchée avant le 1er janvier 2019.

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