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C'est une réponse sibylline qu'a apporté le ministère des Solidarités au sénateur Mathieu Darnaud. En jeu : le manque de places d'accueil des jeunes enfants pour lequel le secteur privé a été sollicité... sans grands résultats aujourd'hui, ni même d'évaluation précise du "retour su investissement" des fonds octroyés par l'Etat pour développer le nombre de places d'accueil.
C’est une question écrite du sénateur (LR) Mathieu Darnaud, assez savoureuse dans sa forme, puisqu’on en apprend davantage sur le développement de l’interrogation de l’élu de l’Ardèche… que dans la réponse du ministère des Solidarités. Ce dernier le rappelle : selon le Haut Conseil de la famille, la moitié des enfants de moins de trois ans n’avait pas de place d’accueil en septembre 2015, et ce « avec d’importantes disparités régionales ».
Face à ce constat déjà vieux de trente mois, où en est l’application de l’accord-cadre national d’engagement de développement de l’emploi et des compétences (Edec) pour la petite enfance, conclu pour la période 2015-2018 ? Celui-ci devait en effet aider le secteur privé de la petite enfance à hauteur de 5 millions d’euros (dont 1,5 de l’Etat), en faisant « mieux connaître les métiers de la petite enfance, en finançant des actions de soutien aux salariés : professionnalisation, développement des compétences, prévention des risques professionnels » et en apportant « une aide aux employeurs sur la gestion des RH, le recrutement… », rappelle-t-il. Avec pour objectif d’accroître de 2012 à 2017 le nombre de places d’accueil des jeunes enfants de 20 % : 100 000 places de plus en crèche, 100 000 chez des assistantes maternelles et 75 000 dans les écoles maternelles.
Évaluation attendue fin juin
Où en est-on à mi-parcours ?, s’inquiète le sénateur. A cette question simple, le ministère se contente de confirmer les objectifs et d’y ajouter quelques statistiques : l’Edec petite enfance « concerne potentiellement environ 12 600 structures et 3,6 millions de particuliers employeurs, embauchant plus de 900 000 salariés ». Seize des 19 actions ont été déployées en 2016, les trois dernières en 2017. Avec un achèvement fixé en… février 2018. Seul élément prospectif : « Une évaluation de l’Edec se déroulera de janvier à fin juin 2018 », afin « d’analyser la mise en œuvre de l’accord-cadre, l’impact de l’ensemble des actions prévues dans celui-ci et de mettre en évidence la plus-value de l’intervention de l’Etat, y compris d’un point de vue financier ». Dont acte.