Olivier Berlioux (Arcole) : « Nous sommes toujours à la limite du Code du travail » – notre enquête 2014

Denis Solignac
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LEFEBVRE MICHEL - 17/10/2014 17h:55

Maire pendant 37 ans,je peux témoigner que tout collcab orateur de type conseiller politique n'a pas sa place dans la direction et la gestion administratives d une collectivité Le seul responsable politique est le maire,le seul responsable de la gestion est le Conseil Municipal,le weul responsable administratif est le DGS.Toute ambiguïté,tout mélange des gentes est source de conflits,d'incompréhensions réciproques et surtout d'incitation à l'irresponsabilité. Bien évidemment cette prise de position met le maire en première ligne, et alors??? La population a raison de ne reconnaitre que le maire. Quant aux Colcab, ils me font penser aux maires du palais du 7°et 8° siècle, du temps où on parlait de "rois fainéants" incapables de gérer parce qu'incapables de se former et s'informer. Dire à un maire qu'"on roule pour lui" , c'est toujours pour orienter ses "choix" ou le rouler dans la farine.

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Olivier Berlioux (Arcole) : « Nous sommes toujours à la limite du Code du travail » – notre enquête 2014

Olivier Berlioux, président d’Arcole

© G. Bartoli

Président de l’Association représentative des collaborateurs d’élus (Arcole), Olivier Berlioux décrypte pour le Courrierdesmaires.fr les résultats de notre étude auprès des « colcabs ». Pour l’ancien « dircab » de Béziers et de son agglomération, amélioration du statut et validation des acquis de l’expérience sont des demandes légitimes de la part des colcabs. En revanche, le président d’Arcole ne juge pas prioritaire d’établir des passerelles entre le statut de colcab et ceux de la fonction publique territoriale.

Courrierdesmaires.fr. Comment analysez-vous les compétences que les élus cherchent en premier chez leurs « colcabs » selon ces derniers ?

Olivier Berlioux. Ce qui prévaut dans ce que recherche l’élu chez un collaborateur de cabinet, c’est la compétence et l’expérience. Les relations politiques sont aussi importantes, car cela rassure l’élu.

La sensibilité politique est quand même bien présente : à partir du moment où l’élu recherche proximité et compétence, il ne lui viendrait pas à l’idée de travailler avec quelqu’un qui n’a pas la même sensibilité politique ! Mais un collcab doit avant tout avoir un bon relationnel, que ce soit avec l’exécutif ou avec les conseillers municipaux - y compris l’opposition - les habitants et enfin avec le conseil communautaire.

C’est ensuite que l’élu apprécie le sens de l’organisation du colcab, sa participation à la stratégie politique puis ses capacités en termes de management et de rédaction de textes.

Les attentes des élus des petites communes semblent toutefois davantage tournées vers l’expertise technique, financière et juridique : pourquoi ?

O. B. Le recrutement de collaborateurs de cabinet dans les communes de 5 000 à 10 000 habitants voire en dessous est récent ; avant, l’élu se reposait surtout sur quelques fonctionnaires. Mais les petites communes sont celles qui ont le plus besoin de compétences techniques, qui n’existent pas forcément au niveau des services. Et le maire n’a pas forcément le temps de tout gérer, lui qui a souvent une activité professionnelle en parallèle.

Les profils techniques et juridiques de colcab sont difficiles à trouver”

C’est tout le problème de l’élu qui ne peut tout faire tout seul ni le demander à son collaborateur ! Il faut trouver un bon équilibre entre colcab, DGS et services internes. Car les profils techniques et juridiques de colcab sont difficiles à trouver, d’autant que la rémunération ne pourra excéder 90% du salaire le plus élevé de la collectivité, souvent le DGS ou le directeur des services techniques. Or, on ne peut trouver les CV les plus « performants » à ce prix-là !

La relation entre colcab et DGS est-elle un enjeu important dans la réussite de la collaboration à la tête de la collectivité ?

O. B. La relation accrue entre DGS et dircab constitue la vraie révolution : enfin on est sorti du schéma du maire distillant ses confidences à un dircab qui ne les répercute pas à l’administration.

Beaucoup d’élus ont besoin des deux, et il est vrai qu’on leur donne encore plus de chances de réussir si la relation DGS-dircab est bonne, voire montre une certaine complicité. D’autant que l’efficacité politique doit s’appuyer sur une bonne coordination des services, le DGS pouvant ainsi faire remonter des infos au colcab.

Les deux font office de courroie de transmission : nos portes doivent être ouvertes pour tous les échanges avec les cadres comme avec les élus. A chaque équipe de trouver sa recette pour obtenir une certaine osmose.

Comment expliquer que cette collaboration soit de moins bonne qualité dans les petites collectivités ?

O. B. Dans les communes de moins de 2 500 habitants, cela peut s’expliquer par certains problèmes de compétences. Il est clair que, dans les collectivités de plus de 15 000 habitants, aussi bien le DGS que ses équipes disposent d’un certain nombre de compétences leur permettant d’être rassurés dans leur relations avec le dircab.

Par ailleurs, le DGS dans ces petites collectivités est obligé d’être attentif à un grand nombre de choses et, souvent, on trouve dans les petites communes des collaborateurs de cabinet qui font leurs premières armes.

Assurer un lien avec l’exécutif intercommunal est-il un objectif aujourd’hui davantage assigné aux colcabs des maires ?

O. B. Les liens avec les élus communautaires prennent de plus en plus d’importance car un grand nombre de compétences basculent vers les EPCI et il y a pour l’élu un besoin de suivi.

De plus en plus d’élus d’EPCI se dotent de collaborateurs de cabinet. Même si le travail y est un peu plus technique”

Et puis, même si les dircab cumulent souvent direction du cabinet de la ville et de la communauté, comme je le faisais lorsque j’exerçais à Béziers, de plus en plus d’élus d’EPCI se dotent de collaborateurs de cabinet. Et ce même si le travail y est un peu plus technique.

Comment expliquer la forte attente des colcabs sur la possibilité de rejoindre plus facilement la FPT ?

O. B. Beaucoup de collaborateurs de cabinet attendent en effet des passerelles avec la fonction publique territoriale ; c’est un serpent de mer…

Pourtant, à chacun sa tâche : on choisit ce métier de collaborateur en connaissant les risques de ce statut, risques qui ne sont pas ceux d’un cadre de l’administration, sinon on rentrerait alors dans le « système ». Le métier de collaborateur de cabinet nécessite de capter toutes les informations nécessaires puis de les faire remonter à l’élu, ce qui va à l’encontre d’un poste de cadre administratif.

Et s’agissant de la volonté des colcabs de voir améliorée la validation des acquis de l’expérience (VAE) ?

O. B. Autant je suis très réservé sur ces demandes de passerelles, autant je juge importante l’amélioration de la VAE : si le collaborateur se retrouve au bord de la route, il a besoin de faire reconnaître ses connaissances et son expérience.

Car il ne faut pas se voiler la face : beaucoup de collègues, à gauche comme à droite, sont fatigués à un moment d’endosser ce rôle, de ce lourd investissement auprès des politiques. Mais pour autant, ils veulent toujours être dans l’action publique.

Améliorer le statut des collaborateurs de cabinet est un objectif partagé par une large majorité des répondants…

O. B. Même s’il y a eu quelques évolutions sur le statut, celles-ci ne sont toujours pas suffisantes et cela reste l’une de nos préoccupations. Nous sommes toujours à la limite du Code du travail : un collaborateur de cabinet peut être renvoyé du jour au lendemain par un élu qui fera valoir une simple rupture de confiance.

Un départ du jour au lendemain devrait se faire sous certaines conditions, surtout quand on a passé 12 à 15 heures par jour au service de l’élu !”

On ne devrait plus pouvoir mettre le colcab dehors si facilement surtout quand celui-ci dispose de si peu de moyens pour rebondir ! Certes, on ne demande pas la sécurité de l’emploi mais un départ du jour au lendemain devrait se faire sous certaines conditions, surtout quand on a passé 12 à 15 heures par jour au service de l’élu ! Je suis d’ailleurs surpris de voir le nombre important de colcabs qui disent disposer de quatre semaines de congés par an…

Pourquoi le métier de colcab est-il vu comme plus difficile que lors du mandat précédent (2008-2014) ?

O. B. C’est un tout : le travail de colcab est jugé plus difficile qu’auparavant car les élus demandent toujours plus d’implication, d’investissement, de connaissance des dossiers. Mais aussi de par la pression locale croissante : l’élu lui-même est de plus en plus sollicité. Enfin, les règles juridiques locales de plus en plus prégnantes nécessitent une attention accrue.

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