carte-regions-francaises
© gouvernement.fr
La région "Grand Est" sera bientôt officialisée, après celle des "Hauts-de-France". Mais qu’en est-il des autres grandes régions issues de fusions ? Le processus est en marche et doit se prolonger jusqu’à la fin juin, selon des modalités réservant une place ou plus ou moins grande à la démocratie participative dans les trois régions "XXL" qui se cherchent encore un nom.
Sur les 7 régions issues de fusions, 4 ont déjà tranché :
- la Normandie, dont le patronyme allait de soi, au point qu’il était déjà intégré à la loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions ;
- Les Hauts-de-France, nouvelle appellation de la région Nord-Pas-De-Calais-Picardie, après un vote en ce sens, le 14 mars ;
- La Bourgogne-Franche-Comté qui a décidé, le 18 mars, de conserver cette appellation, un temps provisoire ;
- Grand Est, patronyme retenu par les internautes de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et qui fera l’objet d’un vote en assemblée délibérante le 29 avril.
D’ici au 1er juillet, chaque région doit adopter une résolution unique comportant notamment l'avis au gouvernement relatif à la fixation de leur nom définitif. Et ce, avant que ce nom comme le chef-lieu définitifs soient fixés par décret en Conseil d'Etat pris avant le 1er octobre 2016. Une disposition qui vaut pour les trois régions issues de fusions n’ayant pas encore avancé de nom pour succéder à leur patronyme provisoire.
L’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes prend son temps
Depuis le 30 mars, les habitants d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, ou ALPC, peuvent proposer un nom pour leur nouvelle région sur le site internet de cette dernière. A ce jour, un peu plus de 8 000 personnes auraient déjà déposé leur proposition sur la page dédiée et 3 appellations tiendraient la corde : l’Aquitaine et ses dérivés, Aliénor, ou des propositions "incluant Atlantique ou Sud-Ouest". Le scrutin est ouvert jusqu’au 5 mai 2016 sur le site web de la région.
Parallèlement, "afin d’entendre les avis des habitants sur le futur nom de la région, et enrichir la réflexion qu’elle anime" selon le conseil régional, Anne-Marie Cocula, historienne, ex-présidente de l’Université de Bordeaux 3 et ancienne vice-présidente de la région Aquitaine, organise 12 rencontres publiques sur l’ensemble du territoire d’ici à la mi-mai. Cette dernière anime un groupe "composé d’une vingtaine de personnes (élus régionaux de toutes sensibilités politiques, acteurs locaux et citoyens choisis pour leur expertise et leur représentativité du territoire). Il devra, sur la base des précédentes consultations en ligne, d’auditions et des rencontres publiques organisées à partir du 2 avril en différents points du territoire, permettre la meilleure association des habitants au choix de ce nouveau nom".
A la suite de ces rencontres et après "l’étude des propositions envoyées via Internet, l’assemblée régionale votera pour un nom définitif le 20 juin 2016 en séance plénière". Le conseil régional et son président, Alain Rousset, semble donc se réserver le droit de trancher pour un patronyme autre que celui qui aurait les faveurs des internautes.
Auvergne-Rhône-Alpes : le choix de la continuité ?
Avec son patronyme transitoire qui reste d’une longueur raisonnable, Auvergne-Rhône-Alpes est peut-être la deuxième des sept régions issues de fusions qui pourrait conserver, après la Bourgogne-France-Comté, ce patronyme constitué des deux anciennes appellations accolées. Ce qui n’empêche pas le nouvel exécutif de Laurent Wauquiez d’avoir lancé une vaste consultation en deux étapes pour renommer "Aura" comme l’appelle aujourd’hui certains.
La première fut close au 29 février, après que la région eut sondé en priorité les lycéens, très imaginatifs : "Auvergne Rhône-Alpes" et "Rhône-Alpes Auvergne", au très original "La Volc’en Loire", en passant par "Puyrhônealpes", "La Rhognale", "Hautes Chaînes de France", "Aurhoal", "Entre Monts et Rhône", "Lyon et Montagnes" ou "R2A"... " Les jeunes ont fait preuve d'imagination", observait la région.
La deuxième phase du 8 au 25 mars a permis à l’ensemble des habitants de se prononcer librement sur le site de la région. La consultation close, le patron de l’exécutif devrait bientôt soumettre son choix à l’assemblée délibérante à une date encore non indiquée. A ce jour, Laurent Wauquiez a indiqué sa préférence pour une appellation "pragmatique" et en lien avec les "terroirs" de la grande région.
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées : consultations tous azimuts
Saisine du Ceser, consultation des maires et parlementaires, des représentants des chambres consulaires, des fédérations et ligues régionales représentatives, création d’un comité du nom de la région… : l’exécutif de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, dirigé par Carole Delga, a décidé d’employer les grands moyens pour parvenir à un patronyme faisant consensus.
Composé de 30 personnes du monde scientifique, économique, culturel, sportif, associatif, agricole, viticole, touristique et rural "qui fondent l’identité de notre région", le Comité aura en charge "d’éclairer l’institution régionale dans la réflexion sur le choix du nom et la mise en place de l’ensemble du processus de consultation, et formuler des avis sur l’ensemble de la démarche". L’ancien président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, le préside.
Les conclusions du comité devront nourrir la délibération du conseil régional du 15 avril, lors d’une session qui marquera le lancement d’une "large consultation citoyenne". Les habitants plébisciteront-ils alors "Occitanie" ou "Sud de France », deux des propositions qui reviennent le plus souvent dans les débats ? "Chacune et chacun pourra alors exprimer sa préférence, parmi les noms sélectionnés, via le site internet ou en remplissant des bulletins imprimés et largement diffusés, notamment par le journal de la région distribué dans les boîtes aux lettres début mai, assure l’exécutif. Et c’est le 24 juin que le conseil régional tranchera en assemblée plénière.
Ile-de-France : la réflexion qu’on n’attendait pas
C’est une information dévoilée le 15 mars par "le Parisien-Aujourd’hui en France" : l’exécutif d’Ile-de-France songerait à modifier le nom de la région bien que celle-ci n’ait pas vu son périmètre évoluer à l’occasion de la réforme territoriale. La raison ? Un patronyme qui aujourd’hui manquerait d’impact à l’international. Un nom davantage lié à la capitale, Paris, serait ainsi un outil de marketing territorial à même d’attirer davantage d’investissements étrangers, présume l’exécutif francilien.
Reste qu’aucun calendrier n’est officiellement évoqué pour entamer cette réflexion qui n’apparait pas non plus prioritaire pour le nouvel exécutif LR emmené par Valérie Pécresse.