ARF : les présidents de région réunis pour l'élection de Philippe Richert
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Comme pressenti, le patron de la région Grand Est a été élu à la tête de l'Association des régions de France le 26 janvier. Celui-ci veut imposer à l'Etat de coopérer davantage sur l'emploi, la formation et l'apprentissage avec une ARF qui pourrait devenir Conseil des régions de France rapidement. Une rencontre au sommet avec Matignon et l'Elysée est prévue le 2 février.
Seul candidat, Philippe Richert a été élu à l’unanimité des présidents de régions à la tête de l’Association des régions de France (ARF) lors de l’assemblée générale du 26 janvier.
Dans la foulée de son élection, c’est une gouvernance partagée avec les présidents de gauche a qu’a mise en place le patron de la grande région Est puisque, si Valérie Pécresse (LR) est première vice-présidente, ce sont deux présidents de gauche qui héritent des postes de n° 2, François Bonneau, président délégué, et de n° 4, Marie-Guite Dufay, trésorière.
Comme nous l’indiquions dès le 13 janvier, le nouveau patron de l’ARF a l’ambition de faire davantage reconnaître l’association par l’Etat, un pas qui se matérialiserait par un changement d’appellation : l’ARF deviendrait alors Conseil des régions de France.
Garantir « la place des régions »
Enjeu : aller « au-delà d’une association rassemblant les présidents de régions » pour mieux « institutionnaliser » cette représentation des collectivités régionales et ses relations avec l’exécutif.
« Le dialogue gouvernement-région devient extrêmement important. Nous avons gagné quelques galons au fur et à mesure, mais l’essentiel est devant nous », a développé le patron du Grand Est. « Nous ne pouvons en rester à des rencontres épistolaires proposées par l’Etat. La place des régions doit être garantie : ça ne peut plus être : l’Etat demande et les régions font », a-t-il prévenu.
Autrement dit par le président délégué François Bonneau : les régions ne veulent plus être, « comme trop souvent considérées comme des opérateurs de choses définies par l’Etat, mais bien ayant une vision sur un champ de compétences et des politiques publiques que l’on met en œuvre ».
L'emploi, dossier prioritaire
Au-delà ce changement de statut et de patronyme, le dossier prioritaire de l’association concerne l’association des régions au Plan emploi annoncé par le chef de l’Etat au Cese le 18 janvier.
Le nouveau président de l’ARF souhaite « redéfinir les relations entre l’Etat et les régions » pour mieux organiser leur dialogue. Evoquant les lois adoptées depuis 2012, le président de la région Alsace/ Champagne-Ardenne/ Lorraine regrette l’absence de transfert de compétence de l’Etat vers les régions. « Les régions doivent être le pivot autour desquelles cela s’organise », préconise-t-il.
A plus moyen terme, Philippe Richert juge que « passer par l’expérimentation sera un moyen de faire évoluer les choses, y compris la position de l’Etat », pour les PME, la formation professionnelle mais aussi l’apprentissage.
Rencontres avec Manuel Valls puis François Hollande
Enfin, les régions demandent aussi des moyens financiers supplémentaires pour assurer ces missions sur la formation et l’apprentissage. Si l’accroissement prévu en 2017 de 25% à 50% de la part de cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) va dans le bon sens pour l’association, cela pourrait s’avérer insuffisant.
Et le prédécesseur de Philippe Richert à la tête de l’ARF, Alain Rousset, de citer comme pistes de ressources supplémentaires l’obtention d’une part de TICPE, d’une part des taxes de recouvrement ou, plus ambitieux, « la mise en marche d’une vignette carbone comme en Suisse ».
L’ensemble de ces sujets devrait être abordés par le président de l’ARF et sa délégation lors d’une rencontre le 2 février à Matignon avec le Premier ministre et les membres du gouvernement liés aux politiques d’emploi et de formation, mais aussi dans un second temps lors d’un échange à l’Elysée avec le chef de l’Etat.
Le nouveau bureau de l’ARF :
- Président : Philippe Richert, Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine ;
- Président délégué : François Bonneau, Centre-Val-de-Loire ;
- 1re vice-présidente : Valérie Pécresse, Ile-de-France ;
- Trésorière : Marie-Guite Dufay, Bourgogne/Franche-Comté ;
- Vice-présidents : Ary Chalus, Guadeloupe ; Carole Delga, Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées ; Christian Estrosi, Provence-Alpes-Côte d’Azur ; Didier Robert, La Réunion ; Alain Rousset, Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes ; Laurent Wauquiez, Auvergne/Rhône-Alpes ;
- Représentant des régions à la présidence du Comité national d’orientation de Bpifrance : Laurent Wauquiez