Non à Notre-Dame-des-Landes
© FlickrCC-by-Collectif Non à NDL
Trois médiateurs ont été nommés, jeudi 1er juin, par le gouvernement pour faire baisser la pression sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Dans les cartons depuis près de quarante ans et vivement contesté par une partie de la population, il est loin de faire l'unanimité. Les "pacificateurs" auront fort à faire pour concilier les intérêts de chacun...
Est-il encore possible de sortir par le haut du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, promu par une majorité d’élus locaux de Loire-Atlantique au nom du développement économique, mais contesté par une partie de la population au titre de la protection de l’environnement ? C’est le pari d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe, Nicolas Hulot et Elisabeth Borne, qui ont lancé, pour cela, une mission de médiation de six mois.
Objectif : envisager « toutes les solutions allant dans le sens de l’intérêt général, dans un dialogue apaisé avec les acteurs et dans le respect de l’ordre public ». L’audition des différentes parties prenantes devra permettre « d’identifier la mesure la mieux apte à satisfaire les besoins de transport à long terme et de préservation de l’environnement, dans une vision cohérente de l’aménagement durable de la métropole nantaise », assure Matignon.
Vifs échanges entre opposants et promoteurs de NDDL
Pourtant, pour qui en doutait encore, le dossier n’a rien de simple. La tâche des trois médiateurs ((Anne Boquet, préfète, inspectrice générale des finances en service extraordinaire ; Michel Badré, ancien président de la formation d’Autorité environnementale du Conseil général de l’environnement et du développement durable ; Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et président honoraire de l’Aéro-club de France)) nommés le 1er juin par le Gouvernement s’annonce pour le moins ardue. Soutiens et opposants n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir... à leur façon.
Officiellement, les deux camps se sont tout deux réjouis de cette temporisation. Les premiers parlent d’« une médiation d’apaisement […] qui a pour objectif de faciliter l’évacuation des occupants illégaux du site devenue une zone de non-droit », peut-on lire dans le communiqué, légèrement orienté, du syndicat mixte aéroportuaire (SMA). De l’autre côté, l’on se félicite tout aussi rapidement de cette « remise à plat totale et sans tabous » que ne devrait pas manquer d’effectuer […] les trois médiateurs « reconnus pour leur expertise dans leurs domaines de compétence […], car il existe de meilleurs scénarios en alternative à l’aéroport de Nantes ».
Comment garantir la neutralité des médiations et des concertations ?
Estimant pour sa part que « l’indépendance des médiateurs est indispensable au succès de la médiation », le SMA exige, au préalable, la « mise en retrait » d’un des trois évaluateurs, Gérard Feldzer. Une vigilance qui fait rire jaune les opposants, qui ont gardé en travers de la gorge l’embauche du préfet Hagelsteen, ayant validé la déclaration d’utilité publique (DUP), chez Vinci – concessionnaire désigné du futur aéroport. « Tout expert qui n’est pas avec eux est forcément contre eux », tente de décrypter l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa) sur Twitter.
Cocasse : pour la première fois, les pro-aéroports se soucient d'impartialité dans le dossier #NDDL. https://t.co/D3jnkRNSRR
— Jean Petit (@Tudigou) 1 juin 2017
Sur leurs comptes Twitter, les présidents du conseil départemental de Loire-Atlantique et du conseil régional des Pays de la Loire n’ont pas caché leur déception. Véhéments, Philippe Grosvalet et Bruno Retailleau menacent même de boycotter la réunion prévue le 6 juin prochain à Matignon.
Transfert de l'aéroport : les profils des trois médiateurs ne garantissent ni l’impartialité, ni l’indépendance de leur mission #NDDL pic.twitter.com/kg5DcyxT1q
— Philippe Grosvalet (@PGrosvalet) 1 juin 2017
Notre-Dame-des-Landes : Cette médiation est une mascarade, je ne me prêterai pas à une parodie de concertation.#NDDLhttps://t.co/e4jK4loUCY pic.twitter.com/LTsupZRzbq
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) 1 juin 2017
Là encore, la réaction des opposants ne s’est pas fait attendre. Car si le syndicat mixte aéroportuaire estime « évident qu’on ne reviendra pas sur un dossier solide marqué par 178 décisions de justice favorables et le soutien claire d’une majorité des 500 000 citoyens qui ont participé à la consultation de juin 2016 », eux jugent au contraire que « toutes les procédures de débat public étaient des parodies de concertation […] La commission du dialogue était aussi une parodie de conciliation pour revalider Notre-Dame-des-Landes à l’identique, sans résoudre les problèmes de fond ».
Assurément, le Gouvernement et les médiateurs auront fort à faire pour parvenir à faire baisser la pression.
Zorro - 02/06/2017 15h:56
Ras le bol... Qu'on en finisse. Trop de mensonges et de partis pris notamment du côté des anti-aéroport. Nicolas Hulot a certainement peur de perdre la face devant ce dossier, on ne peut être à la fois décideur (c'est le rôle des politiques) et prisonnier de ses propres idées. Le peuple a été interrogé, n'en déplaise aux anti, il faudra bien qu'ils (les anti) acceptent le verdict. faisons leur confiance,ils trouveront d'autres terrains pour défendre leur idéologie.
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