Municipales : les Verts à la tête de plusieurs grandes villes sur fond d'abstention record

Aurélien Hélias
3 commentaires

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HERMES - 29/06/2020 09h:28

Une analyse très politique qui ne prend pas en compte, comme d'habitude, l'abstention. On ne peut donc pas avoir une analyse convenable sans prendre en compte ce point. En fait, ceux qui sont glorifiés ne pourront exercer leur mandat qu'avec plus ou moins % du corps électoral les ayant soutenus.Le grand perdant de ces élections est donc notre démocratie qui se délite chaque jour un peu plus. Quand nos élus comprendront-ils qu'il faut redorer le blason de cette dernière?

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Degamchi - 29/06/2020 22h:48

L’exception confirme la règle, l’abstention confirme la règle, les vieux partis sont en voie d’extinction, ils ne répondent plus à l’aspiration ni aux espoirs de nouvelles générations auxquelles ils ne sont nullement préparés par l’archaïsme de leurs structures et de leurs prétentions qui ne sont qu’un feu de paille.

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Dubois Gérard - 30/06/2020 07h:47

En effet, notre démocratie se délite insensiblement. Mais l'abstention n'est pas le seul problème : Tous les citoyens sont concernés. Une fois nos représentants élus, une immense majorité se désintéresse des affaires de leur commune et donne carte blanche aux élus sans exercer le moindre contre pouvoir. Pourtant la constitution nous en donne la possibilité. Beaucoup sont morts pour un idéal de démocratie et de justice et nous l'oublions. Notre désintéressement ouvre la porte aux cancers qui la rongent : la corruption : Clientélisme, Concusion, Conflits d'intérêts, Détournements de fonds pubics... Dans nos villages, si le maire n'est pas d'une intégrité absolue (la valeur morale des candidats à ce poste n'est jamais recherchée) le maire peut rapidement se transformer en petit dictateur local qui, aidé par le scrutin proportionnel de liste et le clientélisme peut faire impunément régner sa loi au mépris de celles de la République. Il en existe des exemples "célèbres". ☆ Tout est fait pour dissuader le citoyen de "demander compte"poutant constitutionnel. Contester auprès des tribunaux administratifs, cours admistrative d'appel qui ne jugent que sur la forme est un véritable parcours du combattant qui demande des années de ténacité même quand la décision est illégale. L'application "Télerecours Citoyens" est un plus mais elle ne résoud pas la lenteur ni l'inefficacité du système. Informer le préfet des agissements dun maire aboutit le plus souvent à une fin de non non-recevoir. Vous avez raison, la démocratie se délite, la République n'en a plus que le nom. Notre devise "Liberté - Égalité - Fraternité" également. Se laisser aller à la facilité, vivre en assistés sans jamais se poser de questions sur les dérives dun pays qui fut, un temps, la lumière du monde nous mène droit dans le mur. J'ai 74 ans et je trouve cela bien triste. La nature de l'humain est mauvaise et rien dans l'état actuel des choses ne la changera. Une nouvelle forme de morale et de gouvernance est à inventer. Les générations futures y arriveront-elles ? Permettez-moi d'en douter.Gérard Dubois☆ Expérience vécue dans une affaire en cours. Juillet 2020 sera le quatrième anniversaire du début de la procédure. Si vous le souhaitez, pour information, je peux vous en faire parvenir l'historique (clientélisme, abus de pouvoir, detournements de fonds publics et présomptions de conflits d'intérêts...

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Municipales : les Verts à la tête de plusieurs grandes villes sur fond d'abstention record

Elections municipales 2020

Avec seulement 41 % de participation, le deuxième tour a encore moins mobilisé que le premier. Les Verts décrochent de nombreuses grandes villes dont Lyon et sa métropole, Marseille, Bordeaux et Strasbourg. Lille et Paris restent aux mains du PS, qui remporte Montpellier. La droite se maintient dans de nombreuses villes moyennes tandis que le Rassemblement national décroche Perpignan. La République en marche est la grande perdante du scrutin, malgré ses alliances dans plusieurs villes avec Les Républicains.

La percée verte était attendue, elle est allée au-delà des attentes d'Europe Ecologie les Verts : ce sont pas moins de 10 des 50 villes les plus peuplées de France qui seront dirigées pour les six prochaines années de mandat par un maire EELV. Grégory Doucet sera le prochain maire de Lyon et Bruno Bernard président de la métropole rhodanienne, collectivité à part entière. Coup de tonnerre à Bordeaux, détenue par la droite depuis la Libération, qui voit le maire LR sortant Nicolas Florian vaincu par l'écolo Pierre Hurmic à la tête d'une liste d'union de la gauche. Emmanuel Denis remporte lui son duel à Tours face au maire de centre-droit sortant Christophe Bouchet.

Les écolos parviennent aussi à décrocher de grandes ou moyennes villes au nez du PS : Jeanne Barseghian décroche Strasbourg face à Catherine Trautmann, Anne Vignot s'installera dans le fauteuil de premier magistrat à Besançon - jusqu'alors dirigé par Jean-Louis Fousseret, néo-LREM transfuge du PS - et Leonore Moncond'huy remporte la victoire à Poitiers face au maire PS sortant Alain Claeys.

Enfin, c'est une écologiste qui devrait prendre la tête de la troisième ville de France : Michèle Rubirola, à la tête de la liste d'union de gauche "Le Printemps marseillais", pourrait succéder à Jean-Claude Gaudin après sa victoire sur la candidate LR, présidente de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal. Mais la répartition très serrée des sièges du fait du système électoral régi par la loi "PLM"- 42 sièges sont annoncés pour le Printemps marseillais, 39 pour le camp de Martine Vassal - augure d'une difficile gouvernance de la cité phocéenne.

Reste que ces nombreux néo-maires écolos dans les grandes villes feront se sentir moins seul à Eric Piolle, reconduit à Grenoble.

Le PS campe sur ses positions

Ouf de soulagement pour le PS qui, au-delà de la reconduction d'Anne Hidalgo à la tête de la capitale, voit Martine Aubry conserver sa place au Beffroi à Lille, remporter Nancy avec la victoire de Mathieu Klein face au sortant (UDI) Laurent Hénart, de Mickaël Delafosse à Montpellier face au divers gauche sortant Philippe Saurel ou encore à Laval. Rouen reste également au parti de la rose avec la victoire de l'ancien président de région Nicolas Mayer-Rossignol tout comme Clermont-Ferrand avec la reconduction du maire Olivier Bianchi, Dijon avec François Rebsamen, Rennes avec Nathalie Apperé, Johanna Rolland à Nantes et Quimper avec Isabelle Assih.

Lire aussi : le socialisme français peut-il être sauvé par ses maires ?

Le PS peut aussi se targuer de victoire dans des villes moyennes, comme au Mans ou le maire et ancien ministre Stéphane Le Foll est reconduit, à Laval (Florian Bercault) mais en perd certaines comme Lorient, à gauche depuis 50 ans. Et se dire que si la dynamique de ce scrutin 2020 est écolo, le "stock" de maires à gauche reste plus important au PS qu'à EELV.

Le parti présidentiel en perdition

La République en marche est elle perdante sur pratiquement toute la ligne : non seulement elle perd Lyon détenue jusqu'alors par Gérard Collomb et ne décroche aucune grande ville ou ville moyenne, mais elle est également perdante là où elle avait pactisé avec les Républicains pour participer à l'exécutif local. C'est le cas à Lyon donc, mais aussi à Strasbourg et Bordeaux. Le parti présidentiel peut à peine se féliciter de la victoire du Premier ministre Edouard Philippe au Havre alors que ce dernier n'a jamais pris la carte du parti et que la tension entre les deux têtes de l'exécutif est forte depuis plusieurs semaines...

LREM pourra tout juste afficher la victoire de certains maires sortants de centre-droit qu'il soutenait - Jean-Luc Moudenc à Toulouse - et d'avoir atteint un de ses - modestes - objectifs : décrocher un peu plus de 10 000 conseils municipaux... sur les quelque 520 000 de métropole et d'outre-mer.

La droite se maintient six ans après la vague bleue

Après avoir maintenu ses positions au premier tour en conservant nombre des villes moyennes conquises en 2014, Les Républicains ont fait de même au second tour en conservant Toulouse, mais également Nice (Christian Estrosi), Aix-en-Provence (Maryse Joissains) ou encore en remportant Metz avec François Grosdidier, Auxerre avec Crescent Marault et Orléans avec Serge Grouard, déjà en place de 2001 à 2015.

Mais la droite perd par exemple Annecy, Jean-Luc Rigault étant battu par l'écologiste François Astorg et Perpignan, qu'elle laisse au Rassemblement national. Reste qu'il était difficile pour Les Républicains et ses alliés centristes de faire mieux que la vague bleue d'il y a six ans.

Le RN affiche sa prise d'une ville de plus de 100 000 âmes

Résultats mitigés pour le Rassemblement national qui peut se targuer de décrocher une ville de plus de 100 000 habitants: Perpignan, remportée par Louis Alliot, et plusieurs petites villes dont Moissac (Tarn-et-Garonne).

Mais à ces quelques hôtels de ville remportés s'ajoutent des défaites de taille : la perte d'une mairie de secteur à Marseille (Stéphane Ravier) et surtout, les résultats du premier et du second tours conjugués restent décevants pour l'ex-Front national après avoir fini en tête aux européennes l'année dernière.

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