Mettre fin aux idées reçues sur l'action internationale des collectivités territoriales

Martine Kis

Les idées reçues sur la coopération décentralisée sont nombreuses. Les administrateurs de l'Association des professionnels de l'action européenne et internationale des collectivités territoriales (ARRICOD) s'emploient à les démonter.

"Les relations internationales, c'est le domaine réservé de l'Etat » ; « La solidarité internationale, c’est le boulot des ONG, pas celui des collectivités territoriales ! » ; « S’occuper d’international dans les collectivités, c’est une bonne planque et un bon moyen de se recycler »… Ces perles, et quelques autres, sont les têtes de chapitre d’un ouvrage rédigé par l’ARRICOD, « L’Action internationale des collectivités territoriales », pour la collection Idées reçues des éditions du Cavalier Bleu. Naturellement, les auteurs s’emploient à redorer le blason de la coopération décentralisée et de la solidarité internationale et redresser quelques idées reçues. Ils montrent que l’action internationale des collectivités s’ancre dans le contexte institutionnel français.

De jumelage en Forum mondial
Ainsi, certes, les relations internationales sont une prérogative régalienne. Mais la coopération décentralisée est bel et bien inscrite dans le Code général des collectivités territoriales et s’exerce donc dans un cadre légal fixé par l’Etat.

L’image ringarde des jumelages, qualifiés de « choucroute », rejaillit sur la coopération décentralisée. Occasion pour l’ARRICOD de retracer l’histoire de l’ouverture européenne et internationale des collectivités, depuis la volonté de réconciliation avec l’Allemagne, jusqu’à la participation à des discussions internationales comme lors du Forum mondial de l’eau.

Caractéristiques de l’action extérieure des collectivités : leur proximité avec le terrain, leur capacité à faire « avec » la collectivité partenaire, ce qui peut les amène à aider à la construction d’institutions locales efficaces et légitimes. En retour, les collectivités françaises tirent des bénéfices de leurs actions. Ainsi, apprennent-elles beaucoup sur la démocratie participative. Elles font émerger des dynamiques locales propices au développement. La question des populations en difficulté peut bénéficier d’un éclairage enrichissant pour une politique de la ville parfois enlisée. Pour un budget dépassant rarement 1% du budget total, la collectivité s’ouvre à des échanges enrichissant pour ses propres pratiques. La coopération décentralisée peut aussi devenir un outil managérial pour dynamiser et remotiver des agents menacés par la routine.

« L’internationalisation des territoires est en cours », estime l’ARRICOD. Autant en maîtriser les codes et les ressorts.

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