Réunion le 5 mars entre l'exécutif et les associations d'élus sur la progression du coronavirus
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La réunion de plusieurs ministres dont celui de l'Intérieur avec les associations d'élus jeudi 5 mars a permis de confirmer la tenue des élections municipales les 15 et 22 mars, malgré le probable passage au stade 3 de l'épidémie de covid-19. En revanche, des mesures de précaution seront adressées aux personnels tenant les bureaux de vote et les procurations devraient être facilitées.
« Les élections municipales auront lieu le 15 et le 22 mars. Mais nous souhaitons qu’elles aient lieu dans de bonnes conditions ». Le message de Christophe Castaner à la sortie de la réunion ayant rassemblée au ministère de la Cohésion des territoires pas moins de six ministres et les associations d’élus locaux s’est voulu clair. Et le communiqué officiel de l’exécutif à l’issue de la réunion de préciser « qu’un report, partiel ou total, de ce scrutin n’était pas à l’ordre du jour car la situation sanitaire du pays, telle qu’analysée par les autorités de santé, ne le justifiait pas, y compris dans les zones identifiées comme étant des zones de propagation active du virus, dans la mesure où les opérations de vote, étalées sur toute la journée, ne présentent pas les risques inhérents à ceux d’un rassemblement public. »
Assurer la tenue du scrutin avec les personnels nécessaires
Reste que l’Intérieur a souhaité montrer qu’il prenait les craintes des Français et des élus en compte. « Des préconisations d’organisation doivent être mises en place et nous travaillons avec les associations d’élus pour définir ces modalités de bon déroulement de vote », a annoncé Christophe Castaner. Se posent notamment « des questions pour les assesseurs et les présidents de bureau de vote, pour les scrutateurs, les personnelles administratifs mobilisés ce jour-là : nous allons convenir ensemble de mesures de précaution, de prévention et de protection », a assuré le locataire de la Place Beauvau. Et de préciser que « dans les clusters où les réunions publiques ont été interdites, il n’y aura pas de problème juridique » à ce que le scrutin se tienne en bonne et due forme.
Reste que certains élus craignent des défections de dernière minute pour tenir les bureaux de vote : « Imaginez que des agents refusent de tenir le bureau de vote. Imaginez qu’on ait des difficultés pour avoir des assesseurs, des scrutateurs, il y a des précautions à prendre. Des questions se posent sur la participation… » craint le président de l’association des petites villes de France (APVF), Christophe Bouillon, interrogé juste avant la réunion par France Inter.
Le ministère de l’Intérieur affirme également veiller « à ce que la campagne électorale puisse se poursuivre dans les meilleures conditions, de façon à garantir l’égalité entre les candidats et la qualité du débat démocratique » sans plus de détail. Là aussi, Christophe Bouillon faisait part de ses inquiétudes sur ce plan : « Si vous êtes candidat et ce que vous êtres confiné chez vous, par définition, c’est la dernière ligne droite, c’est difficile de faire campagne… »
Des mesures sanitaires supplémentaires à l'étude
Pour l’heure, pas question d’annulations de scrutins locaux pour l’Intérieur qui mise sur la communication et la prévention pour la bonne tenue du scrutin partout dans l'Hexagone. Le jour J, « les précautions visant à limiter les contacts physiques (ne pas se serrer la main, respecter une distance minimale entre les personnes…) seront rappelées par des visuels explicatifs produits pour équiper les bureaux de vote. Au-delà de ces gestes simples, l’opportunité de mesures sanitaires supplémentaires est actuellement expertisée par le ministère de l’intérieur, en lien avec le ministère des Solidarités et de la Santé, a précisé la Place Beauvau. Les conclusions de ces expertises feront l’objet de nouveaux échanges avec les élus si nécessaire, ainsi que d’une information des maires ».
Des procurations facilitées
Enfin, le ministre de l’Intérieur a annoncé adhérer à « une suggestion poussée par les associations d’élus : simplifier dans toute la mesure du possible l’usage des procurations. Nous travaillons avec le ministère de la Justice pour que nous puissions avoir des personnels supplémentaires qui ne soient pas forcément des agents de police judiciaire qui puissent renforcer nos effectifs pour que celles et ceux qui ne peuvent pas venir voter ou celles et ceux qui veulent voter par procuration, par appréhension du covid-2019, puissent voter par procuration ».