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Comment se développer dans un espace limité, tout en préservant ses espaces agricoles et naturels ? Question posée aux élus locaux, ce 12 décembre à Nantes, dans le cadre d’un colloque organisé par le Conseil départemental de Loire-Atlantique. Un territoire attractif et jusqu’ici peu vertueux en matière de consommation de foncier.
« Malgré la multiplication des textes de lois comme des lieux de réflexion, la consommation foncière est repartie à la hausse en France », a souligné Christine Margetic, géographe à l’Université de Nantes, en préambule de ce colloque joliment intitulé Terre(s) à partager.
Avec 11,8% de sols artificialisés contre 8,3% au niveau national, les Pays-de-la Loire font plutôt office de mauvais élève en la matière. La Loire-Atlantique étant la moins vertueuse de la région avec une proportion de 14% de sols artificialisés.
Résultat, la surface foncière se raréfie peu à peu dans un département qui accueille chaque année, 16 200 habitants supplémentaires. « Le rythme d’artificialisation se ralentit », explique toutefois Freddy Hervochon, vice-président aux ressources milieu naturel et foncier, chiffres à l’appui. Sur la période 2012-2016, « 481 ha/an d’espaces agricoles, forestiers et naturels ont été artificialisés contre 754 ha/an entre 2009 et 2012 et 986 ha/an entre 1999 et 2009.
Epineuse densification
Si cette évolution peut être imputable à un ralentissement économique – notamment sur la période 2009-2012 – « elle est aussi le résultat de politiques publiques conduites sur notre territoire », poursuit l’élu.
Il fait référence « au travail réalisé par les Schémas de cohérence territoriaux (SCoT), à l’Agence foncière du département (AFLA) « qui accompagne les communes qui souhaitent constituer des réserves foncières ». Mais aussi à des procédures comme l’AFAF (Aménagements fonciers, agricoles et forestiers) ou des dispositifs comme le PEAN (périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains).
« Oui, nous avons des outils pour préserver les espaces naturels et agricoles », reprend Pascal Pras en charge de l’urbanisme à Nantes métropole. « Mais pour les utiliser, il faut aussi du courage et une volonté politiques ». Selon lui, « construire une ville rapprochée provoque des tensions ». D’où l’enjeu de faire accepter cette densification, aux habitants mais pas seulement.
Prévu pour 2018, le Plan Local d’Urbanisme métropolitain (PLUm) de Nantes Métropole devrait aussi inciter les acteurs économiques « à davantage se resserrer ». Et Philippe Grosvalet, Président du Conseil départemental, de conclure : « les réponses ne sont pas que techniques. Il s’agit aussi d’une certaine vision du territoire à long terme. La réflexion passe donc aussi par un dialogue et une négociation permanente entre les acteurs ».