Maintenir le meilleur niveau d’investissement possible – notre Baromètre 2014

C’est un apparent paradoxe : 76 % des maires font du maintien de l’investissement de leur commune durant le mandat un des trois enjeux majeurs à relever mais plus de la moitié (55 %) ont adopté un budget en baisse par rapport à 2013 (contre 35 % un budget égal et 11 % seulement un budget supérieur).

Des chiffres qui viennent confirmer ceux dévoilés par la Banque postale dans sa dernière note : l’investissement a chuté de 7,4% en 2014 et même de 10,2% pour les communes. Même si année électorale oblige, « ce qui frappe c’est l’ampleur de ce recul », commente le directeur des études, Thomas Rougier. Qui s’attend d’ailleurs à une baisse « au moins égale à celle de 2014 » en 2015…

Désormais, le volontarisme se heurte au réalisme financier. Fini le temps du maire bâtisseur : 11% seulement endossent ce rôle contre 37% celui de gestionnaire. La priorité n° 1 pour 34% est désormais consacrée à la gestion et à la maintenance des services existants.

Lisser l’effort sur la durée du mandat
Autre apparente contradiction : alors que la création d’équipements nouveaux sera le premier secteur affecté par la baisse des dotations, selon 76% des répondants, 53% classent pourtant cet investissement spécifique dans leurs 3 priorités.

Les élus n’ont donc pas fait une croix sur l’idée d’investir, mais semblent prêts à davantage sélectionner leurs projets, à en diminuer le nombre et à lisser l’effort sur toute la durée du mandat.

« L’investissement, aussi, quand il est mal équilibré génère les frais de fonctionnement de demain. Nous avons parfois fait des surinvestissements inappropriés », témoignait récemment dans ce sens le maire de Caen, Joël Bruneau.

Quelles sont vos trois priorités d’investissement pour ce mandat 2014-2020  ? (en %)

La réaction de Gaëtan Huet, consultant associé de Partenaires finances locales

« Une contrainte de maintenance des équipements »

« Le souhait de nombreux répondants de créer de nouveaux équipements montre la volonté des élus d’exister après l’élection, de marquer leur arrivée. C’est aussi un affichage politique, volontariste, des nouvelles équipes. Pour autant, ce n’est pas la tendance qui se dégage auprès des collectivités avec lesquelles nous faisons des audits de début de mandat, où s’impose davantage une contrainte de maintenance du patrimoine existant, ce qui n’a pas toujours été bien fait auparavant. Et cela recouvre une part incompressible du budget d’investissement, entre 25% et 40%. »

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