Caroline Cayeux, présidente de Villes de France
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Les « Villes de France », anciennes « Villes moyennes », et leur présidente Caroline Cayeux, sénatrice-maire (UMP) de Beauvais, ont affiché quatre priorités pour l’année à venir lors de la présentation des vœux de l’association pour l’année 2015 : un aménagement du territoire plus équilibré, une négociation sur la baisse des dotations, un pacte collectivités-gouvernement sur les normes et la sauvegarde des universités locales.
Réforme territoriale : obtenir des contreparties à la métropolisation
« Reconnaitre les métropoles, c’est une chose. Mais croire qu’elles se suffiront à elles-mêmes serait, je crois, une erreur qui pourrait bien être fatale à la cohésion de nos territoires… » a prévenu Caroline Cayeux devant de nombreux élus et plusieurs sénateurs, la semaine où le Sénat entame la discussion article par article du projet de loi « Notre ». La sénatrice juge qu’il y a « un juste équilibre à maintenir pour que nos villes offrent un modèle de développement harmonieux, que nous allons défendre ».
C’est notamment pour travailler sur ces enjeux que l’association Villes de France organisera en 2015 :
- les 7e « Rendez-vous de l’intelligence locale » sur l’intercommunalité, le 7 avril. Rendez-vous à même notamment de permettre de « nous inspirer des bonnes pratiques », selon Caroline Cayeux ;
- désormais annuel, le Congrès de Villes de France les 1er et 2 octobre à Bourg-en-Bresse (01), avec pour thème les « villes et agglomération dans le nouveau paysage territorial français ».
« La réforme nous interpelle sur les compétences, mais aussi sur nos relations avec les grandes régions, avec les métropoles pour les départements qui en ont, mais aussi avec, quelquefois et malheureusement, les déménagements des capitales régionales qui vont bouger », a rappelé la présidente de l’association. « Il y a aura toute une révision des administrations, des structures qui tissent le réseau de l’aménagement de notre territoire », a-t-elle ajouté. Villes de France soutient d’ailleurs l’initiative de Benoist Apparu pour défendre les intérêts de ces futurs ex-capitales régionales.
Dotations : négocier en 2015 pour alléger le fardeau de 2016
« L’impact des réductions budgétaires qui nous sont imposées ne pourra se faire sans que cela se traduise concrètement. […] On ne pourra pas, contrairement à ce que pensent certains experts qui viennent parfois à la télévision, juste tailler dans le gras de fonctionnaires inutiles ou de dépenses somptuaires pour parvenir aux économies qui nous sont demandées… », a lancé le vice-président de l’association et maire (PS) de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat.
« Je forme le vœu que, au cours de l’année qui vient, nous sachions unir nos efforts, élus de toutes nos sensibilités politiques, pour insister auprès du gouvernement sur la difficulté extrême qu’il y aurait à poursuivre au rythme annoncé dans les deux années qui viennent sans que nos collectivités se trouvent en difficulté financière, […] mais aussi sans remettre en cause des services supports », a-t-il prévenu.
Normes : appel à un pacte gouvernement-collectivités
L’allègement des normes doit, pour l’associations Villes de France, se concrétiser et être formalisé. Jean-François Debat appelle ainsi à mener « un travail sur un pacte de confiance : nous devons être les promoteurs d’un pacte de réduction des normes et de lutte contre les transferts cachés qui se traduisent par des transferts de charges à nos collectivités », propose-t-il.
« Le Premier ministre a annoncé remise à plat du stock de normes : il faut prendre au mot cet engagement tant nous voyons l’impact déflagrateur de normes qui s’empilent et qui ont un effet démultiplicateur sur nos coûts obligatoires », développe l’élu.
Universités : conserver les antennes locales mises à mal
« Avec regroupement des grandes régions, […] qu’en sera-t-il de nos petites universités, de nos antennes locales, qui sont si importantes pour nos jeunes ? Nous souhaitons évidemment continuer à pouvoir maintenir une offre universitaire sur tout le territoire », a plaidé la sénatrice Caroline Cayeux. Un enjeu d’aménagement du territoire et d’attractivité suffisamment important aux yeux des villes moyennes pour que se tienne à nouveau en 2015, le 12 juin, la Rencontre annuelle de Villes de France avec le Réseau des universités petites et moyennes. Le tout sous la houlette de Frédéric Leturque, maire (UDI) d’Arras et responsable de cette compétence au sein de la fédération.