Brexit
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Le 15 mai dernier, le groupe de suivi sur le retrait du Royaume-Uni de l’Europe - mis en place par le Sénat au lendemain du référendum britannique - s’est réuni afin de faire le point sur l’impact du Brexit dans les régions du littoral de la Manche. Entre inquiétude, anticipation… et même espoir d'une opportunité économique quand les regards se tournent vers l’Irlande.
« Même s’il est bien difficile de prévoir si le Brexit aura effectivement lieu et si oui, quand et selon quelles modalités, il nous faut avancer sur la question, rappelait Jean Bizet, co-président du groupe en préambule. Aujourd’hui, le quart des échanges commerciaux entre l’Europe et la Grande-Bretagne passe par le tunnel de la Manche et près de 88 % des échanges portuaires transitent par Calais et Dunkerque.
Premiers concernés en cas de « Brexit dur », les Hauts-de-France ont pris un peu d’avance sur le sujet. « Nous sommes prêts, assurait Patrice Vergriete, le maire de Dunkerque. Nous avons eu des renforts douaniers ; on a entièrement rénové le SIVEP qui fonctionnera désormais 24/24 heures et sept jours sur sept ; et une démarche de dématérialisation des procédures a été mise en place ». De son côté, Ladislas Poniatowski, sénateur Les Républicains de l’Eure, faisait pointer que le Brexit pourrait être un atout pour les ports normands « qui peuvent devenir la terre d’accueil de l’Irlande … à condition d’y faire les investissements nécessaires ! ».
L’Irlande, une opportunité ?
Des propos confirmés par Hervé Morin, président de la région Normandie qui s’inquiète cependant d’un risque de « thrombose » du trafic : « Cherbourg a une carte gigantesque à jouer. Les Irlandais considèrent que le transit par le Royaume-Uni pour atteindre le marché européen pourrait être occulté au profit d’une liaison directe avec le port de Cherbourg. Mais je n’ose imaginer les problématiques routières ». Et celui-ci d’ajouter : « Nous avons mis en place des installations provisoires pour les contrôles. Le problème c’est qu’avec le flou sur le Brexit, j’hésite à engager 30 à 40 millions d’euros sur nos ports pour la construction d’infrastructures qui ne serviront peut-être à rien ! ».
Les marins-pêcheurs inquiets
Autre secteur qui pourrait être impacté par une sortie du Royaume-Uni de l’UE : la pêche. Christine Guervilly, maire d’Erquy, a ainsi évoqué les préoccupations des marins-pêcheurs qui pêchent dans les eaux anglaises et pourraient perdre près de 90 % de leur activité avec le Brexit…