campagne, nuages, Dordogne
© Flickr/P.Poveda
Annoncées depuis plusieurs mois par l’exécutif, les « Assises des ruralités » se tiendront en octobre et novembre sur différents territoires ruraux. Et comporteront sept ateliers de travail thématiques, a annoncé Sylvia Pinel en Conseil des ministres, le 10 septembre 2014.
Non content d’avoir créé un portefeuille des « ruralités », attribué à Sylvia Pinel dans le gouvernement Valls 2 et à la satisfaction de nombreux élus dont ceux de l’Association des maires ruraux (AMRF), l’exécutif a confirmé le 10 septembre la tenue en octobre et novembre prochain d’« Assises des ruralités ».
Un pluriel qui s’explique simplement selon la ministre, également chargée du Logement et de l’Egalité des territoires : « Il n’y a plus une France rurale, mais des ruralités multiples : territoires périurbains sous l’influence d’une grande ville, territoires agricoles et territoires industriels en mutation, ou encore territoires hyper-ruraux ».
Un comité interministériel dans la foulée
Aussi, pour « construire une politique renouvelée pour les ruralités », sept ateliers seront organisés d’octobre à novembre, en différents points du territoire et associant élus locaux, responsable de leur copilotage, et « parlementaires, personnalités issues du monde économique, associatif ou universitaire ». Intitulés de ces ateliers :
- Créer de nouvelles coopérations urbain-rural : pour des territoires solidaires.
- Les ruralités : territoires d’opportunités pour combiner performance économique et performance environnementale.
- Une approche spécifique pour les territoires de montagne : les 30 ans de la loi Montagne.
- Rénover le cadre institutionnel et la présence de l’Etat dans les territoires ruraux.
- Des ruralités innovantes, associant qualité de vie et développement économique.
- Comment mobiliser les ressources au service des projets locaux ?
- Service public et services au public en milieu rural : complémentarités entre Etat, collectivités et entreprises.
Un comité interministériel de l’égalité des territoires se réunira pour conclure ces ateliers et proposer un plan d’action précis et partagé entre l’Etat et les territoires ruraux. Des objectifs clairs seront inscrits, ainsi que les moyens qui y seront assignés, promet l’exécutif.
Au final, le gouvernement ambitionne de combattre les « nouvelles fractures » apparues dans ces territoires mais aussi de valoriser les « nouvelles opportunités », comme celle qu’avaient mise en avant quatre présidents de conseils généraux dans un rapport remis au président de l’ADF en décembre dernier.
Combien de départements ruraux ?
Précision d’importance : ces assises « accompagneront et s’articuleront avec la réforme territoriale et la réforme nécessaire de l’organisation territoriale de l’Etat », indique la ministre dans sa communication. Or, depuis que l’exécutif laisse entendre que le conseil général pourrait subsister dans les territoires ruraux, la définition de ce qu’est un territoire rural revêt un enjeu nouveau.
« La question de la définition de la ruralité et des départements concernés » sera tranchée « par amendements gouvernementaux ou parlementaires », estimait ainsi Olivier Dussopt, président de l’Association des petites villes de France, lors de sa conférence de presse de rentrée. Et d’évoquer la nécessité de trouver un seuil « intermédiaire » entre les quelque 90% de départements non-urbains et les 10 départements identifiés comme « hyper-ruraux » par le récent rapport sénatorial d’Alain Bertrand (Lozère) remis à la ministre le 30 juillet.