Les nouveaux députés au défi de créer du lien avec leur territoire malgré le non-cumul

Aurélien Hélias

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Les nouveaux députés au défi de créer du lien avec leur territoire malgré le non-cumul

L’Assemblée nationale

© Flickr-CC-StephaneD

Réseaux sociaux, présence sur le terrain et nouvelles pratiques politiques : les députés élus pour la première fois pour cette XVe législature réfléchissent à la meilleure manière d’entretenir le lien avec leur circonscription, alors que le cumul avec un mandat exécutif local est désormais prohibé.

« C’est l’un des éléments de réflexion sur lesquels nous nous plancherons lors du conseil de notre mouvement, le 8 juillet prochain : comment garder le lien avec le territoire qui nous a mandaté? » La question, relevée par Yannick Kerlogot, élu sous les couleurs de La République en marche (LREM) dans les Côtes-d’Armor, se pose en effet avec acuité, alors que s’ouvre l’ère du non cumul des mandats.

Une nécessité qui s’impose en particulier aux élus du mouvement du président de la République. Inexistant un an avant l’élection présidentielle, celui-ci ne dispose d’aucune assise territoriale. Les députés « marcheurs » pensent toutefois détenir une botte secrète : les « comités » créés dans de nombreuses villes et villages pour soutenir la candidature d’Emmanuel Macron. « Parmi ceux qui s’y sont impliqués, ils étaient nombreux à venir à la politique pour la première fois. Il faut inventer un modèle pour conserver cette énergie et assurer une remontée des infos », plaide Albane Gaillot, députée LREM du Val-de-Marne. « S’appuyer sur cette belle notion d’intelligence collective qui nous a menés jusqu’à l’Assemblée nationale », abonde, ambitieux mais sans plus de précision, son collègue d’une circonscription voisine du département, Jean-François Mbaye.

Organiser des rencontres avec les maires

Sébastien Jumel, député communiste de Seine-Maritime qui va abandonner son mandat de maire de Dieppe dans quelques jours, veut pour sa part organiser des « ateliers législatifs » avec les citoyens de son territoire. « Elu de la circonscription la plus peuplée de France, je sais à quel point je vais devoir porter leurs voix », fait-il valoir.

Les outils numériques, en particulier les réseaux sociaux, font partie de l’attirail du nouveau député pour assurer ce lien avec sa circonscription. Comme les relations avec les maires. « C’est à travers eux qu’on s’adresse aux gens », confie Fabien Matras, député LREM du Var. Comme la plupart de ses collègues, il a prévu d’écrire à tous les édiles de son territoire. « Comme je l’avais fait avant les élections, en n’oubliant pas dans ma liste les adjoints et les simples conseillers municipaux », ajoute-t-il.

Rendre compte, un moyen pour créer du lien ?

Pour Bernard Sorre, député marcheur de la Manche, le lien avec la population passe surtout, au-delà des rencontres, par le rétablissement « du crédit dans la classe politique ». « Je veux rendre compte de l’utilisation de mes indemnités représentatives de frais de mandat », avance-t-il au titre des « nouvelles pratiques » que sa génération de députés veut incarner. Suffisant pour créer un lien avec son territoire d’élection ? La première année de mandature sera décisive…

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