Les départements préparent leur grand oral des candidats à l’Elysée

Aurélien Hélias
Les départements préparent leur grand oral des candidats à l’Elysée

Dominique-bussereau-flickr-besoindair-2009

© Flick

L’Assemblée des départements de France, présidée par Dominique Bussereau, recevra six des candidats à l’élection présidentielle pour les sonder sur leurs intentions en matière de décentralisation et du sort qu’ils comptent réserver aux départements, à leurs finances et à leurs compétences.

Dans une semaine, l’Assemblée des départements de France auditionnera les candidats à l’Elysée lors d’une grande matinée à l’Assemblée nationale le 8 mars, en présence du président Claude Bartolone, mais aussi, chose rare, de celui du Sénat, Gérard Larcher. Un premier grand rendez-vous « local » alors que l’Association des maires de France (AMF) fera de même deux semaines plus tard, le 22 mars, à la Maison de la radio.

La question financière, centrale

« Nous ne sommes pas dans un esprit de lobby », assure Dominique Bussereau au moment de décrypter les attentes de l’association d’élus. L’association dit vouloir entendre les candidats sur les principales questions liées aux compétences départementales : « financement du RSA, Allocation personnalisée d’autonomie, organisation territoriale, très haut débit, etc. ».  Les candidats auront à se prononcer sur un document de synthèse réunissant les propositions faisant consensus entre groupe de gauche et groupe DCI, propositions elles-mêmes issues des trois motions votées lors du dernier congrès de l’association en octobre à Poitiers.

L’ADF devrait aussi soumettre de grandes orientations qu’elle partage avec les deux autres principales associations d’élus, ARF et AMF : un engagement pluriannuel de l’Etat à l’égard du monde local, une loi de finances annuelle dédiée aux collectivités. La mutualisation des scrutins locaux pourrait aussi être évoquée. A noter que le président hôte du dernier congrès de l'ADF, Bruno Belin, président (LR) du conseil départemental de la Vienne, privilégie pour sa part un autre type de mutualisation des différents scrutins, comme il l’expliquait récemment au Courrier des maires.

Les candidats sont-ils girondins ?

Pour l’heure, quatre candidats ont confirmé leur venue : Benoit Hamon, Emmanuel Macron, François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon pourraient se faire représenter par un de leurs « lieutenants ». « Nous n’avons choisi d’inviter que les candidats dont les partis sont représentés au Parlement. et les anciens ministres. On sera forcément critiqués là-dessus… », a précisé Dominique Bussereau avant même que la question, prévisible, sur l’absence des Philippe Poutou, Jean Lassalle et autre Rama Yade soit abordée. Si le patron de l’ADF assume cet « écrémage » des candidats audités, il rappelle aussi que ce grand oral se tiendra avant la clôture de la période des parrainages, le 17 mars, et que rien ne dit que ces "petits" candidats auront réuni les 500 signatures.

Chaque candidat se verra poser trois questions. Et Dominique Bussereau dit attendre des « preuves d’amour » au-delà de déclarations enflammées pour les collectivités départementales. Et d’ironiser sur « le programme de Marine Le Pen à la gloire des départements… », la candidate du FN souhaitant supprimer régions et intercommunalités. Plus que tout, il s’agira pour l’ADF et le « girondin » Dominique Bussereau d’évaluer l’attachement au principe même de la décentralisation de chacun des candidats à la magistrature suprême.

Recevez vos newsletters gratuitement

FORMATIONS