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Bilan macabre : depuis 2012, plus d’une dizaine de tueries et d’attentats aux revendications islamistes ont fait quelque 248 morts en France. Les premières réponses des pouvoirs publics, pris au dépourvu, ont été répressives, sur le plan militaire comme sécuritaire. Invitées elles aussi à « prévenir le terrorisme », plusieurs collectivités se sont mises à financer des dispositifs de sécurisation des espaces publics. Mais, alors que la plupart de ces actes barbares ont été commis par des Français ayant retourné leurs armes contre leurs compatriotes au nom de la religion, certains semblent redécouvrir l’adage « mieux vaut prévenir que guérir » et semblent décidées à anticiper davantage.
Des fonctionnaires d’Etat ont lancé des expérimentations pour renforcer l’accompagnement psychosocial des radicalisés et tenter de les réinsérer. De leur côté, de l’urbanisme à l’éducation en passant par l’insertion professionnelle, des collectivités pionnières investissent, elles, dans la « prévention primaire. » Objectif : éviter l’endoctrinement par l’idéologie djihadiste de milliers de jeunes s’estimant oubliés ou persécutés par la France et ses institutions. Et ainsi réduire, sur le long-terme, le risque d’attentats. S’il n’existe évidemment pas de recette magique en matière de prévention de la radicalisation, ces actions diffuses permettent néanmoins de sauver une multitude de vies, là où la seule répression arrive souvent trop tard. Ce dossier rassemble tous les éléments utiles aux élus et agents territoriaux pour repérer et combattre, sur le terrain, la radicalisation et le basculement de citoyens français vers le fanatisme religieux et l’action terroriste.