« Les collectivités doivent maintenant dépasser les discours de bonnes intentions »

Hugo Soutra
1 commentaire

1 commentaire

Coeur de Bourgs - 07/11/2017 11h:57

Dossier intéressant ... surtout quand on voit que dans une commune comme la nôtre (49123 Ingrandes - le Fresne sur Loire), le maire et ses adjoints sont parfaitement réticents à toute communication ou information sérieuse ! l'informatique ne sert à rien si l'esprit d'ouverture, de partage et de transparence n'est pas là !

Répondre au commentaire | Signaler un abus

« Les collectivités doivent maintenant dépasser les discours de bonnes intentions »

citoyen-participation-connectes

© Julien Eichinger - Fotolia

Le laboratoire d’idées « Décider ensemble » a présenté, mercredi 25 octobre, les résultats de son deuxième « baromètre de la démocratie numérique locale », permettant de dresser un panorama des pratiques existantes. Pour Clément Mabi, maître de conférence en science de l’information à l’UTC de Compiègne, qui a analysé les résultats pour l’association, si l’usage du numérique se normalise, il peine encore à dépasser le stade de l’expérimentation.

Courrierdesmaires.fr : quel constat dressez-vous à partir des retours que vous avez obtenus des 98 collectivités locales répondantes ?

Clément Mabi : Il me semble, et même si cela reste timide, que l’on assiste à une normalisation de l’usage du numérique dans les territoires. Nous avons constaté en effet un panachage des échelons de collectivités locales ayant des outils de démocratie numérique, des outils qui sont en parallèle de plus en plus variés. Plus d’une quarantaine nous ainsi été rapportés avec une montée en puissance des budgets participatifs et des sondages en ligne par exemple.

Par ailleurs, encore un point positif, plus de la moitié des répondants estiment nécessaire de placer le numérique comme une ressource transversale au sein de leur collectivité. Donc on voit que les collectivités sont de plus en plus convaincues des effets positifs de la démocratie numérique et il y a bien chez elles l’idée que le numérique peut transformer la relation aux citoyens en créant un lien plus direct.

En revanche, les budgets alloués à ces initiatives restent très modestes…

Oui, nous avons pu constater que la plupart des dispositifs sont de petite ampleur. Un tiers d’entre eux représentent un budget inférieur à 1 000 euros ; et 40 % un budget inférieur à 5000 euros. C’est donc assez paradoxal de constater la distorsion entre un discours globalement positif sur ces nouveaux outils et leurs possibles effets, et l’investissement concret des collectivités. On sent que ces dernières ont du mal à dépasser le stade de la simple expérimentation.

Un autre exemple : si la majorité des collectivités apparaissent comme satisfaites de leurs dispositifs, elles semblent en revanche incapables d’en évaluer les impacts concrets. Elles ne savent pas dire si la participation citoyenne a été forte, faible ou normale… Donc pour dépasser les « one shot », il faut des investissements plus ambitieux et un vrai portage politique.

Vous avez aussi testé les usages que les collectivités font de leurs outils de démocratie numérique…

Oui et globalement, les collectivités se servent de ces dispositifs pour informer et consulter… c’est-à-dire récolter le avis des citoyens, faire remonter des idées mais aussi faire de la pédagogie sur l’action publique qui est menée sur le territoire. Il y a une dimension communication qui reste très marquée. Pour 90% des répondants, leurs outils numériques les aident à valoriser le travail de la collectivité. Donc, nous restons à cheval entre la création d’une relation directe avec les citoyens et la com’.

En fait, moins de 10% d’entre elles sont à la recherche d’un échange d’arguments. Des outils comme des forums ou les plateformes de débat ne sont pas encore investis par les collectivités. Et c’est dommage, car l’un des points forts du numérique est de susciter de l’interaction entre des personnes et donc de produire de l’intelligence collective.

Recevez vos newsletters gratuitement

FORMATIONS