La controverse scientifique sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé était au coeur de d'une table ronde organisée le 23 avril 2009 au ministère de la Santé. Médecins et scientifiques restent partagés sur leur nocivité.
L'OMS et le comité européen sur les risques sanitaires émergents Scenihr considèrent qu'il n'existe aucune preuve scientifique de l'effet néfaste des ondes sur la santé, à court ou long termes.
De même, l'Académie nationale de médecine et l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) estiment: "Les symptômes sont réels, les personnes sont vraiment malades, mais aujourd'hui la science ne peut affirmer que leurs symptômes sont réellement dus à une exposition."
Un "problème majeur de santé publique" ?
Le 23 mars 2009, à l'occasion d'un colloque au Sénat, "Technologies sans fil, un nouvel enjeu sanitaire?", des scientifiques ont estimé que les champs électromagnétiques pouvaient "être à l'origine d'un problème de santé publique majeur". Des experts indépendants, parmi lesquels Dominique Belpomme, cancérologue, et Franz Adlkofer, coordinateur du projet de recherche européen Reflex, ont signé une déclaration pour avertir que "les effets des champs électromagnétiques sur [la] santé sont démontrés par l'observation clinique de très nombreuses investigations toxicologiques et biologiques et certaines études épidémiologiques".
Absent des participants au lancement du Grenelle des antennes, le corps scientifique revendique d'ailleurs d'être associé à la démarche du gouvernement.
L'ASEF réclame une "égalité face au risque"
L'Association santé environnement France (Asef), présidée par le cardiologue Pierre Souvet, avait fait savoir son souhait d'être invitée aux prochaines réunies du Grenelle des antennes (ou "Grenelle des ondes"), la ministre de la Santé Roselyne Bachelot ayant assuré : "Si nous voyons qu'il faut convoquer d'autres acteurs nous le ferons."
Le 1er octobre 2012, dans une lettre ouverte aux parlementaires, l'ASEF réclame une loi réglementant l'implantation des antennes relais, et s'inquiète de nombreuses installations sur les toits de HLM.
Relevant des études scientifiques "qui se contredisent" sur le danger ou l'innocuité des antennes-relais, l'association dit ne pas "vouloir trancher la question scientifique" mais appelle à une certaine "égalité face au risque".
Dans sa lettre aux députés et aux sénateurs, l'ASEF, qui dit regrouper 2.500 médecins, défend "une loi sur l'implantation de ces antennes" estimant qu'elle "serait la démonstration que l'Etat est le véritable garant de l'égalité de ces citoyens".
"Aujourd'hui, c'est l'anarchie qui règne", estime l'association, car "une antenne relais ne peut être implantée que si les propriétaires d'un immeuble l'acceptent à l'unanimité, selon un arrêt daté du 7 avril 2005".
Cet arrêt "ne concède donc aucun droit aux locataires et explique pourquoi les HLM voient fleurir sur leurs toits des forêts d'antennes relais", développe l'association dans sa lettre.
L'ASEF estime que, dans l'attente d'un texte législatif, trois mesures sont urgentes:
- "l'instauration d'une autorité publique de régulation chargée de gérer l'installation des antennes",
- "le classement de certains lieux en zone protégée (écoles)" et
- "l'adoption d'un code d'émission comme il existe un code de la route".
Parallèlement à la lettre, une pétition est également lancée avec notamment le soutien du botaniste Jean-Marie Pelt, de la députée EELV Michèle Rivasi et du directeur de l'ONG Habitat et diversité Christophe Aubel.
L'Asef avait mené en 2011 un travail sur les troubles de santé d'une centaine de riverains d'antennes-relais, relevant qu'ils souffraient davantage d'acouphènes, de troubles du sommeil et de défauts de concentration.