Document d'urbanisme, plan de zonage
© Flickr-CC-JL.Zimmermann
Face aux transformations des territoires, les agences d'urbanisme répondent par une mise en réseau afin d'offrir aux grandes régions une ingénierie proche des territoires et répondant aux besoins de diagnostic, études et suivi des régions et intercos.
Quelle ingénierie territoriale pour la transformation des territoires en cours ? Les agences d’urbanisme souhaitent apporter une réponse à ce besoin, en insistant sur leurs atouts.
« Organismes de proximité qui répondent aux besoins des régions et des intercommunalités », selon Jean Rottner, maire de Mulhouse et président de la Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau), celles-ci sont en train de s’organiser en réseau. Celui-ci s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse, le 22 juin, à l’issue de l’assemblée générale de la Fnau.
Pas de fusion
Pas question de fusion des 52 agences, mais plutôt mise en réseau afin d’ « avoir un interlocuteur par rapport aux grandes régions ».
L’enjeu est bien, pour les agences, d’être présente dans de dialogue à inventer entre de grandes régions et des intercommunalités plus fortes, dans le cadre de l’élaboration des schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) et des schémas régionaux d'aménagement et de développement durable du territoire (SRADDT), mais aussi des Scot et des PLUI.
Charte et coopération
Les Hauts-de-France, les agences d’Auvergne-Rhônes-Alpes, celles de Bretagne se sont lancées dans cette démarche qui vise à proposer une forme de « guichet unique régional ».
Sonia de la Provôté, présidente de l’agence d’urbanisme de Caen-Métropole et présidente du pôle métropolitain Caen-Normandie-Métropole, rappelle que son agence a une expérience ancienne de ce type de coopération sur l’axe Seine, « à la croisée des Haute et Basse Normandie, aujourd’hui unifiées, et de l’Ile-de-France ».
Les 6 agences d’urbanisme de l’époque (5 aujourd’hui) signent entre elles en novembre 2014, après 3 ans de travail, une charte inscrite dans le contrat de plan interrégional. Les agences du Havre, de Rouen et de Caen traduisent cette coopération à l’échelle de la grande Normandie.
Leur but est de fournir des données objectives à la région pour l’élaboration du SRDEII et du SRADDT, « en complémentarité avec les services de la région », insiste la présidente.
« Zoomer et dézoomer »
« Les agences peuvent zoomer et dézoomer sur le territoire, explique-t-elle. Elles peuvent par exemple définir les forces du réseau des villes moyennes à l’échelle régionale. Grâce à leur implantation locale, elles peuvent territorialiser les documents qui ainsi ne se contentent pas d’être un cadre général, mais sont adaptés aux difficultés des territoires. »
Dans les Hauts-de-France, « la structuration du réseau a démarré le jour de la constitution de la nouvelle région », relate Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et vice-président de l’agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque (Agur). « Notre vision du développement est fondée sur le territoire. C’est l’inverse de la pensée centralisée », précise-t-il.
Pour lui, une agence d’urbanisme travaille dans la continuité et peut assurer un suivi, ce qui n’est pas à la portée d’un bureau d’études : « Pour suivre un Sraddt il faut un outil pérenne ».
De leur côté, les quatre agences d’Auvergne-Rhône-Alpes ont formalisé leur coopération lors des 36es rencontres de la Fnau, en 2015 à Lyon.
37es rencontres de la Fnau
Les 37es rencontres, qui auront lieu du 5 au 7 octobre entre Pau et Bayonne((Informations à venir sur le site de la Fnau.)), s’intituleront Territoires no(s) limit(es). Un jeu de mot qui vise à souligner l’évolution des agences dans un cadre institutionnel en pleine évolution, qui les pousse à élargir leurs champs d’intervention ainsi que le cercle de leurs partenaires. La coconstruction territoriale et l’action partenariale des agences seront au cœur des débats, ainsi que la constitution d’une chaîne d’ingénierie territoriale.