Télétravail
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Balbutiant il y a encore quelques semaines, le télétravail a connu une progression fulgurante à la faveur de l’épidémie du coronavirus, notamment dans la fonction publique territoriale. Une fois passée la crise sanitaire, l’organisation de cette modalité de travail devra être repensée et formalisée.
Pour les collectivités qui n’avaient pas déjà mis en place le télétravail, son déploiement dans l’urgence, en période de crise sanitaire, s’est apparenté à un baptême du feu. Passés les errements dus à cette situation très particulière, les employeurs territoriaux devront s’emparer du sujet pour construire un dispositif pérenne. Et cela, sans trop tarder. Il faut en effet généralement compter un an, voire plus, entre la décision de se lancer et le déploiement effectif du dispositif. Un délai nécessaire pour lever les freins culturels, faire évoluer l’organisation du travail dans les équipes et trouver le bon équilibre entre souplesse et efficacité.
Si le recours au travail à distance a été facilité pour les agents par la loi de transformation de la fonction publique (art. 133), les conditions d’exercice du télétravail seront à négocier avec les représentants du personnel. Sachant que certaines organisations syndicales y sont réticentes en raison, argumentent-elles, de la rupture d’égalité entre les agents qui peuvent télétravailler et ceux qui n’en ont pas la possibilité, et du risque d’isolement.
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Garder le contact
À en juger par les retours d’expériences, le télétravail tel qu’il est pratiqué en temps normal dans les collectivités - soit un à deux jours par semaine - n’est pas de nature à exclure ou à déconnecter. Les choses sont différentes en cas de travail à distance massif. « Il est alors indispensable que les encadrants établissent un contact quotidien avec chaque membre de leur équipe, par téléphone de préférence », préconise Ludivine Launay, responsable du pôle ressources du centre de gestion d’Ille-et-Vilaine. Le cadre et les règles du télétravail (activités éligibles et tâches compatibles, nombre de jours autorisés, plages horaires, processus de demande et de réversibilité…) seront déterminés avec les services ressources humaines, informatique et juridique, la médecine du travail et les directions volontaires à l’expérimentation.
Circulation de l’information
Mieux vaut prévoir une phase de test de plusieurs mois. Des mesures d’adaptation pourront être proposées au fur et à mesure sur le fonctionnement collectif des services expérimentateurs et sur l’organisation personnelle de chaque télétravailleur. En pratique, après saisine du Comité technique et délibération du conseil, des arrêtés individuels seront pris pour les agents volontaires. Une charte devra aussi formaliser le dispositif, une fois celui-ci consolidé.Très vite, les gains de productivité, la diminution des absences et la satisfaction des agents de pouvoir travailler efficacement devraient se faire jour. À condition toutefois qu’ils retrouvent chez eux leur environnement numérique de travail. Le télétravailleur doit absolument pouvoir accéder en direct aux informations dont il a besoin, sans avoir à solliciter ses collègues. « Tout projet de télétravail pose rapidement la question de l’accès à l’information et de sa circulation », souligne Daniel Ollivier, directeur associé du cabinet Thera Conseil.
D’où le rôle capital des directions de l’informatique. D’autant qu’il leur appartient de veiller à la sécurisation du réseau utilisé par l’agent. Les encadrants devront être partie prenante de la démarche, et si besoin être accompagnés dans l’évolution de leurs pratiques. « Le télétravail oblige à un management plus responsabilisant, basé sur la confiance. Les managers doivent considérer que leur job se fait uniquement avant et après », prévient Daniel Ollivier.
« Le télétravail, une démarche de qualité de vie au travail »
Teddy Régnier, maire de Châteaubourg et vice-président de Vitré communauté (35)
« Le télétravail est autorisé depuis 2016 pour les cadres de la commune, une journée maximum par semaine, en dehors des lundi et vendredi, jours des réunions de service. Le télétravail ponctuel est aussi possible. Sur le plan professionnel, les télétravailleurs apprécient de pouvoir s’isoler pour faire un travail de fond sur des dossiers. Sur le plan personnel, les retours témoignent d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Mais pour que ça fonctionne, il faut que les missions soient claires et les objectifs fixés. Ce qui compte, c’est le résultat. Si un agent fait ce qu’on lui demande en moins de temps que prévu, tant mieux pour lui, il faut faire confiance. Le télétravail doit s’inscrire dans une démarche plus large de qualité de vie au travail. D’autant que pour attirer des talents, il faut jouer aujourd’hui sur d’autres tableaux que la rémunération, en proposant un cadre de travail souple. »
dadou - 01/04/2020 08h:21
si le télétravail s'élargit ce qui sera un gain énorme pour l'entreprise mais pour le salarié ????? Qui paye l'électricité ,le chauffage ,l'accès internet,le ménage du lieu l'assurance habitation ,le matériel informatique..........;etc sont autant de d'avantage que le salarié doit retrouver sur sa paye puisque l'entreprise ne l'aura pas asa charge . Dadou
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