Jean Castex lors du Conseil interministériel des villes à Grigny le 29 janvier 2021
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Pour la première fois du quinquennat, le gouvernement s'est réuni en conseil interministériel des villes, à Grigny, dans l'Essonne. L'occasion d'annoncer le déblocage de 2,3 milliards pour de nouvelles mesures, en complément du milliard d'euros déjà promis pour les quartiers prioritaires dans le cadre du plan de relance. Plusieurs de ces décisions font écho aux préconisations des élus de banlieue et du Conseil national des villes.
La politique de la ville, chantier prioritaire de la fin du quinquennat : c’est le message transmis par Jean Castex le 29 janvier, à l’occasion du CIV qu’il présidait, entouré de six ministres.
Un CIV organisé à Grigny, là même où les élus de banlieue avaient lancé en 2017 un appel en faveur des quartiers populaires… et réitéré le 14 novembre dernier, cette fois avec 200 signatures. Depuis cette date, pour préparer le CIV, Nadia Hai, ministre de la Ville, a invité certains d’entre eux à intégrer le CNV et a conduit une large concertation pour permettre aux propositions de se faire entendre.
Lors du CIV, le Premier ministre a admis que « la crise sociale est aggravée par le crise sanitaire ». C’est pourquoi il assure que « l’Etat se veut un acteur engagé au service d’une politique de la ville ambitieuse »… et aux moyens renouvelés : il annonce le déblocage de 2,3 milliards d’euros principalement pour de nouvelles mesures, « concrètes, financées et applicables de suite », pour le quotidien des habitants. Ceci s’ajoute au milliard d’euros issu du plan de relance. Revue des nouveautés.
L’Anru relancée
L’Etat s’est mis d’accord avec les autres financeurs de l’Anru pour apporter à celle-ci 2 milliards supplémentaires (200 millions de l’Etat, 368 millions des bailleurs sociaux et 1,4 milliard d’Action Logement). Objectif : renforcer le NPNRU. C’était l’une des demandes exprimées par les élus, notamment de Ville et Banlieue, dans le cadre de la préparation de ce CIV. Ce nouvel abondement de l’ensemble va venir financer, dans le cadre des clauses de revoyure, des projets mis en attente ou aux ambitions rognées dans un premier temps. De grosses opérations à Marseille ou en Ile-de-France sont notamment visées.
Matignon assure que l’enjeu est aussi d’intégrer des souhaits des équipes municipales élues en 2020, de mieux répondre aux besoins d’équipements de services publics et de santé ou de combler des manques apparus à l’occasion des confinements (comme les espaces verts en pieds d’immeubles).
Limitation du logement très social
2,1 milliards sont dédiés à l’amélioration de la vie quotidienne des habitants.
En matière de logement : des consignes vont être données aux préfets pour qu’aucun agrément de logement très social ne soit plus donné dans les communes dépassant 40 % d’habitat social, de la même façon qu’ils sont appelés à la fermeté vis-à-vis des communes qui ne respectent pas la loi « SRU ». C’était la première des préconisations du groupe de travail « logement et cadre de vie » du CNV : « Eviter de concentrer les demandeurs de logement social les plus fragiles dans les quartiers politiques de la ville. »
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