Jean-Louis Borloo le 6 avril à Dijon lors des journées de France urbaine
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Le 26 avril, l'ancien ministre de la Ville, missionné en décembre par Emmanuel Macron, a remis son rapport pour une relance de la politique de la ville dans les banlieues au Premier Ministre. Au menu, 19 programmes thématiques, chiffrés à pas moins de 48 milliards d'euros, pour rétablir l'égalité républicaine dans les quartiers.
Recréer une cohésion urbaine, une cohésion sociale, une cohésion républicaine dans les quartiers de la politique de la ville, c’est l’objectif du plan Borloo et de ses 19 programmes, élaboré en lien avec les acteurs de la politique de la ville, les associations d’élus locaux. Ceux-ci, depuis des mois, alertent sur l’aggravation de la situation sur le terrain, le manque de moyens, le risque d’embrasement de certains quartiers les plus en difficulté.
« L’inefficacité, l’éparpillement, l’absence de définition claire de stratégie et de méthode créent de l’incompréhension, faisant croire à des dépenses avec peu de résultats. Les correctifs, mis en place il y a plus de 10 ans, se sont étiolés et estompés : la rénovation urbaine s’est totalement arrêtée depuis 4 ans, le programme de réussite éducative baisse, les zones franches urbaines ont été vidées de leur substance, le fond de cohésion sociale a quasiment disparu, le soutien à l’apprentissage et le plan de services à la personne ont été très réduits », pointe le rapport en introduction.
Pour faire face, Jean-Louis Borloo propose donc un plan en 19 programmes, touchant tant à l’emploi, à la lutte contre les discriminations, la santé, la mobilité… L’ancien ministre de la Ville résume :
« Il faut mettre en mouvement chacun de ces programmes en même temps. Pour l’essentiel, ils peuvent démarrer tout de suite, ils provoqueront un effet blast, une spirale positive et une dynamique extrêmement puissante. C’est un plan de réconciliation nationale »
Pour l'ancien maire de Valenciennes, chaque programme devra être piloté en tant que tel par une ou deux personnalités reconnues, chapeautées par un chef d’état major et une équipe qui coordonnera l’ensemble du plan.
Le plan comporte un plan de financement – il se chiffre à 48 milliards d’euros – avec notamment la création d’un fonds à la Caisse des dépôts et consignations. Il serait doté des 5 milliards d’euros provenant de la cession des participations de l’Etat en 2018 (10 milliards annoncés). Il serait abondé du montant de la TVA généré par le redémarrage du plan de rénovation urbaine, soit environ 400 millions d’euros. Ces montants ne créeront pas de dépenses budgétaires nouvelles pour l’Etat, sont d’utilisation – sur les 4 années qui viennent – d’1,6 milliard par an, et viendront garantir une partie des engagements de l’Etat dans ses programmes.
Le détail des principales mesures, certaines attendues, d’autres plus iconoclastes, à découvrir sur le site de la Gazette des communes.