Le Parti communiste (PCF) a validé, le 6 octobre, la liste de ses chefs de file pour les municipales dans les villes de plus de 20 000 habitants, en réaffirmant sa volonté de « rassemblement » de la gauche dès le 1er tour alors que son partenaire du Front de gauche, le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon, appelle à « l'autonomie » face au PS.
[caption id="attachment_24626" align="alignleft" width="177"] Les militants locaux voteront sur les alliances, annonce le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.[/caption]
A six mois des élections municipales, le Parti communiste (PCF) progresse dans sa stratégie pour conserver voire gagner des mairies… quel que soit le partenaire local : PS, Parti de gauche (PG) voire Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Le PCF a ainsi choisi ses chefs de file pour les municipales dans les villes de plus de 20 000 habitants. Cette liste validée, non exhaustive car toutes les fédérations n'ont pas encore désigné leur leader, présente les « chefs de file » communistes mais non les « candidats » qui dépendront des alliances faites « au cas par cas » dans chaque ville avec les partenaires de gauche.
Fin octobre, les militants locaux trancheront par un vote sur les alliances. « Nous sommes le seul parti où les instances nationales n'imposent pas leurs décisions aux instances locales », s'enorgueillit le secrétaire national du PCF et sénateur de Paris, Pierre Laurent.
Cette question des alliances, notamment avec le PS, fait débat au sein du Front de gauche (FG). Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon prône une « autonomie » vis-à-vis des socialistes au premier tour, alors que les communistes, qui gèrent de nombreuses villes avec le PS, sont pour le « cas par cas » et appellent au « rassemblement » de la gauche.
Le « rassemblement » l’emporte sur « l’autonomie »
« La droite veut sa revanche [...] et l'extrême droite est mobilisée, elle joue son va-tout », prévient Pierre Laurent, pour qui « le maître-mot n'est pas autonomie, c'est rassemblement », comme il l'a réaffirmé la veille, le 5 octobre. « Nous n'aurions rien à gagner et au contraire tout à perdre à laisser filer la catastrophe même si nous disons que ce sont d'autres qui sont responsables [...]. Nous devons faire des élections municipales un grand moment de mobilisation citoyenne [...] pour dire stop à l'austérité », a-t-il plaidé lors d'une réunion des maires communistes de villes plus de 20 000 habitants et des animateurs de section.
« Il n'y a pas d'exclusive dans notre désir de rassembler mais une exigence de contenu », a souligné Pascal Savoldelli, responsable des élections au PCF. Pierre Laurent s'est ainsi félicité des projets d'alliances annoncés entre le Front de gauche et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) dans plusieurs villes : « C'est exactement ce que nous voulons [...] que le rassemblement soit le plus large ».
« Les configurations sont en train de se diversifier »
A Rennes pourtant, si le FG a validé dimanche le principe d'une liste commune avec les écologistes, les communistes n'en font pas encore partie. A Grenoble, alors que le PG « est tenté par une alliance avec les écologistes » comme l'a souligné le secrétaire fédéral PCF de l'Isère, Patrice Voir, désigné le 6 octobre chef de file pour Grenoble, les communistes ne se sont pas encore prononcés. « Les configurations sont en train de se diversifier, Nous n'avons jamais voulu nous enfermer dans un certain type d'alliance », expliquait à la presse la veille Pierre Laurent. Du « cas par cas », même si certaines villes sont déjà des objectifs affichés comme Montreuil et Aubervilliers en Seine-Saint-Denis.
Des alliances avec les écologistes (qui dirigent Montreuil) ou les socialistes (qui dirigent Aubervilliers) sont ainsi exclues, le PCF considérant que ces deux villes lui ont été « injustement volées aux dernières élections municipales ». Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est jugée aussi comme une ville où « il y a des gens qui cherchent des noises » aux communistes, selon Pierre Laurent. Le député socialiste Mathieu Hanotin a annoncé fin août qu'il voulait se présenter contre le maire communiste sortant Didier Paillard.
Le Havre, Sète et Romilly-sur-Seine dans le viseur du PCF
Il y a les villes où les communistes dirigent avec des socialistes et « n'ont pas à rougir » du bilan sortant, selon les responsables du PCF, et celles qu'ils entendent « gagner et notamment sur la droite », comme Le Havre (Seine-Maritime), Sète (Hérault) ou Romilly-sur-Seine (Aube).
Le Parti de gauche se réunit pour sa part les 19 et 20 octobre à Clermont-Ferrand pour adopter son programme des municipales.