Population, démographie
© Adobe
Quelles villes moyennes attirent – et retiennent – le plus les chalands ? Villes de France s’est associée à une start-up pour dresser le top 30 des centre-villes les plus attractifs pour les piétons, et par conséquent, celles qui ont le plus résisté à la crise. L’association d’élus en déduit plusieurs principes à même de guider les élus de ces agglomérations non-métropolitaines pour doper la fréquentation de leurs cœurs de ville.
On connaissait le palmarès des villes cyclables, voici venir celui des villes piétonnes. Ou plus exactement le palmarès « des centres-villes dynamiques » qui s’est penché sur toutes les villes de moins de 100 000 habitants, hors zone métropolitaine, villes touristiques et d’outre-mer, pour éviter les biais liés au statut de la ville ou à sa proximité avec une métropole. Un baromètre réalisé via l’analyse par la start-up Mytraffic des données de géolocalisation des applications mobiles, récoltées par les applications lorsque l'utilisateur a donné son accord, et en partenariat avec l’association Villes de France.
Et c’est Villefranche-sur-Saône, un peu plus de 36 000 âmes dans le Rhône, qui l’emporte avec 2,5 millions de passages mensuels en moyenne dans le centre-ville entre mars 2020 et janvier 2021. Suivent Chambéry (58 833 habitants, Savoie) avec 2,1 millions de passages puis Pau (76215 hab., Pyrénées-Atlantiques) avec 1,82 million de passages en cœur de ville.
Palmarès Mytraffic-Villes de France des centres-villes dynamiques
De manière générale, les villes trustant les 30 premières place de ce palmarès « ont affiché entre mars 2020 et janvier 2021 un flux moyen équivalent à 76 % de leur niveau pré-Covid malgré deux confinements, un couvre-feu et des fermetures de restaurants et sites culturels. Cette résilience s’explique par des effets rebond observés à l’été 2020", décryptent la start-up et l’association d’élus.
Lire aussi : « Action Cœur de Ville » : 2021, année du rebond… et des investisseurs privés
Les Hauts-de-France et l’ex-région Rhône-Alpes concentrent une moitié des 30 villes distinguées. De quoi se rassurer sur l’attractivité de ces agglos non-métropolitaines ? Villes de France en est persuadée : « La fréquentation piétonne est le révélateur plus global de l’attractivité des territoires – ainsi on observe une corrélation systématique entre le niveau de trafic visiteurs et d’autres indicateurs de dynamisme comme la vacance commerciale (de nombreuses villes ont réduit cette vacance de 20% à 50 % depuis 10 ans) ou la croissance démographique - la ville d’Arras a par exemple regagné des habitants en 2020 après des décennies d’érosion », développe-t-elle.
Cinq critères d'attractivité des villes piétonnes
Pour les auteurs de l’étude, cinq critères ont favorisé l’attractivité des centre-villes dans cette trentaine de villes moyennes :
- La reconcentration des activités « pour créer une masse critique susceptible d’attirer les flux » ;
- L’équilibre entre accessibilité et pacification du centre-ville, à savoir que « les villes les plus dynamiques sont celles qui facilitent à la fois l’accès et le stationnement en voiture – création de parkings, tarification incitant à la rotation des véhicules – tout en développant des zones piétonnes ou des zones 20 km/h avec des mobilités mixtes (piétons, vélos, voitures à vitesse limitée) » ;
- La rénovation du patrimoine historique permettant « un accroissement du flux touristique, un embellissement de l’espace et un effet d’entraînement pour le quartier » ;
- Le recours à des managers de centre-ville pour piloter cette attractivité et/ou l’utilisation de foncières publiques « pour racheter des cellules commerciales dans le but de les rénover et les louer à prix attractif » ;
- et enfin un tissu de commerçants « proactifs » proposant notamment des animations.